TRANSAT INTESTINAL C'est le sourire et un Panter Mignon aux lèvres que je mesure le chemin qu'il me reste à parcourir sur les pavés glissants de l'Éveil quand assoupi sous les rayons brûlants du sommeil je prends comme un malin plaisir à me voir éventrer mon exécrable voisin pour bourrer de paille son p***** de sale cadavre. Et d'imaginer l'épouvantail couvert de fientes de corbeaux hilares planté dans le coin le plus ombragé de mon jardin de rêve me rappelle au souvenir du poète :
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons.
(...) Pour échapper aux griffes de sa maman, l'enfant court se réfugier sous le lit conjugual. Là, tremblant, il retrouve le monstre qui y demeure. Cette créature hideuse prend aussitôt l'enfant dans ses bras et lui murmure à l'oreille de ne pas s'inquiéter, qu'ici il est en sécurité et que les choses vont bientôt s'arranger. La maman, folle de rage hurle à l'enfant de sortir de là sur-le-champ ; quant au papa, avachi devant la télé, il lui demande de la mettre en veilleuse, que toute la rue l'entend et que si elle parvient à le choper qu'elle évite d'encore le frapper sur la tête, que ça va finir par le rendre débile.
À LA BELLE ÉTOILE #6 (...) Le type à côté de Frédéric — à qui j'amène un carré de pizza bien chaude — a le regard bleu iceberg et quelque peu désaxé. Il tient une bouteille de Leffe blonde dans la main droite. Sur ses phalanges, un LOVE tell'ment grossier qu'on le dirait reproduit par un enfant de cinq, six ans. A-t-il à l'instar du révérend Powell un HATE tatoué sur les doigts de l'autre main ? On ne le saura sans doute jamais car le type est amputé jusqu'au coude. Il veut savoir d'où vient la pizza et combien elle coûte. Quant à moi, hors de question de le cuisiner, je lui demande juste si il a faim. Ah mais non, hein ! m'assure-t-il. Moi j'ai tout c'qui m'faut... à boire, à manger, un toit et même une femme pour me chauffer.
Ne penser à rien, pas même penser à ne penser à rien.
Un an jour pour jour un jour un an jour pour jour toujours.
Qu'est-ce qu'on fiche encore ici à s'demander c'qu'on fout là ?