Puis je fourrai tout cela sous les vêtements de mon oncle étendu dans son cercueil, le coiffai de sa casquette de cheminot encore suspendue à son clou et lui glissai entre les doigts ce si beau texte d'Emmanuel Kant, ce texte qui m'émouvait toujours... "Deux objets emplissent ma pensée d'une admiration sans cesse nouvelle et croissante... le firmament étoilé au-dessus de moi et la loi morale qui est en moi..." Mais, changeant d'avis, je feuilletai le livre du jeune Kant pour y trouver des phrases encore plus belles ... "Quand la lueur frémissante d'une nuit d'été est pleine d'étoiles clignotantes, quand la lune est à son apogée, je suis lentement projeté dans un état de haute sensibilité, faite d'amitié et de mépris du monde, et de l'éternité..."