Qu’un étranger s’avisât d’y fourrer le nez, il était sûr de se retrouver cul nu dans l’instant, et il pouvait encore dire merci s’il s’en tirait vivant. Les asiles de nuit y étaient des lieux effrayants, avec caches et passages souterrains. C’était le royaume des forçats évadés et des assassins, et plus couramment de toute une faune de poivrots et de va-nu-pieds. On disait encore que lorsqu’un gosse par malheur s’y égarait, il disparaissait le plus souvent sans laisser de traces. Il y avait là des gens particuliers, qu’on appelait des khapounes. Et ces khapounes enlevaient les mioches qu’ils voyaient traîner tout seuls pour les revendre cinq roubles dans des maisons clandestines à des Juifs et des Tatars qui s’en servaient pour assouvir leurs passions monstrueuses.