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Citation de nadejda


Je me souviens de ma première chasse. Les champs de sarrasin rougeoyaient, des fils de la vierge tombaient des arbres, la forêt était silencieuse. Je me tenais sur une lisière, près d'un chemin raviné par la pluie. Parfois, un murmure de bouleaux, un vol de feuilles jaunes. J'attendais. Soudain l'herbe eut une ondulation inhabituelle. Des buissons, telle une pelote grise, un lièvre déboula et se dressa prudemment sur les pattes arrière, regardant autour de lui. Tremblant, je levai mon fusil. Un écho roula dans la forêt, une fumée bleue se dissipa entre les bouleaux. Le lièvre blessé se tordait dans l'herbe brunie par le sang. Il criait, de ces cris aigus mêlés de pleurs qu'ont les enfants. J'eus pitié de lui. Je tirais encore un coup. Il se tut.
De retour à la maison je l'oubliai tout de suite. Comme s'il n'avait jamais existé, comme si je ne lui avais pas ôté le plus précieux -- la vie. Et je me demande : Pourquoi ai-je éprouvé de la douleur quand il criait ? Et pourquoi n'en ai-je pas éprouvé de l'avoir tué par amusement ? p 39
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