Sous la voûte
Déchirée de
Couleurs
Se repose une femme.
A son corsage
Un ellébore.
A l’étoffe souple
Des fleuves
Elle a noué
Un contre-jour.
Y rassembler
Les ors, les ombres,
Les solstices et
Les méandres.
Fusion
Tu es le roc, je suis la pierre.
Tu tournoies avec l'aigle, je danse avec le vent.
Dans tes bras, je me blottis tout entière
Et je me laisse bercer tendrement.
Nous sommes pétale et parfum,
Fleur de soleil, bouquets d'embruns.
Si tu veux savoir le début de mes yeux,
Là où les songes reflètent les mondes bleus,
Suis les courbes de mon désir, la rondeur de mon sein.
Si tu veux connaître le sel à mes lèvres,
Goûte les effluves du soir
Qui s'étirent au pied des vagues.
Si tu veux traverser le voile de mon coeur,
T'y étendre , assoupi, sur des coussins d'encens,
Prens ma main, ferme tes yeux.
Tu es déjà sur le seuil.
Je m'abreuve à la source de tes mots,
Et bois à longs traits tes sourires clairs.
Sous la mousse des jours, ta voix ondule et frissonne;
Bruissante lumière, paroles d'automne.
A tâtons sur la croupe des fées,
une giroflée, en robe de bal,
saupoudre son pistil de gouttes de cristal.
Tout à côté, dans l'herbe,
une libellule, affublée de lumière,
imite la lune et son chapeau de lait.
Un moineau, qui passe par là,
y trempe un biscuit, son bec et des pinceaux.
'' Pour dessiner une ombre au-dessus du coteau,
il est encore trop tôt, il est encore trop tôt ''
crie-t-il dans le bleu de ses plumes.
J'ai oublié l'eau pure
en traversant la mer,
traversé le feuillage
en me couvrant de terre.
Quand l'horizon s'enflamme
dans un déploiement de fleurs,
je verse mon sang dans la coupe du ciel.
Parce que tout est don
pour que vive le jour.
Dans la paume du matin,
dans l'embrasement du soir,
mon visage constellé d'amour,
de mille mots d'amour.
Bouquet de secrets
Nos doigts s'unissent
Pour épouser le soir
Dans le vent qui se lève.
A la lueur de nos songes muets
Une étoile dessine le rire
Que je veux déposer
Au milieu de tes yeux.
Pour plus de vérité,
Je puise sans cesse
A la source des mots.
Tes secrets m'éclaboussent
De leur nudité.
J'en fais un bouquet.
Dans la nudité des cistes
Elle déroule sa voix
Elle témoigne, elle consent, elle pardonne
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