Puis elle se tait. La grive se remet à chanter. Un chant triste de prisonnière, alors que dehors fleurit le printemps.
Sans rien dire, Aliette sort de sa ceinture le petit sifflet creusé dans un noyau de prune et le porte à sa bouche. Elle commence à siffler puis s'arrête. La grive répond. La demoiselle s'est complètement retournée. On dirait qu'elle retient son souffle.
Aliette reprend. Le chant s'amplifie, la grive lance des notes de plus en plus mélodieuses. La fillette ferme les yeux, elle se voit dehors, le visage au vent, à suivre l'oiseau sous le ciel clair.