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Citation de VACHARDTUAPIED


Il est huit heures du soir ; il n’y a personne à la gare.
Non, ce n’est pas exact. Pour être précis, le TGV arrive ponctuellement à vingt heures et sept minutes - et il n’y a rien de plus ponctuel qu’un TGV peut-être l’omnibus suédois de Kungshambra, il y a si longtemps, est-ce que ça va continuer ainsi ? - , donc il est bien huit heures du soir, un peu plus, mais à peine. S’il importe toute fois de savoir l’heure à laquelle tout cela commence.
Supposons que j’aie trois, au maximum cinq minutes, pour attraper mon fourre-tout, bagage typique et minimal de celui qui se moque d’aller d’un endroit à l’autre sans cesse et sans halte, pour sauter du train et monter les escaliers du quai jusqu’au couloir de sortie, de ce pas hésitant des gens frais débarqués dans un lieu où ils ne sont jamais allés auparavant. Supposons aussi que j’aie regardé alentour, à la recherche de K ou de quelque autre personne complètement inconnue debout dans la gare déserte, tenant un écriteau avec mon nom ; qu’alors je me sois attardé un moment à cette pensée vague que tel est depuis toujours l’un de mes rêves : débarquer dans un egare déserte et inconnue pour rencontrer quelqu’un de pareillement inconnu portant un écriteau avec mon nom brandi bien haut, au-dessus des têtes de ceux qui partent ou arrivent, car telle est la gare que j’imagine, pleine de gens qui montent et descendent les escaliers, chargés de valises, venant de ou allant vers des lieux, d’autres gens ; et au-dessus de leurs têtes anonymes, en transit mon nom serait le seul inscrit en grandes lettres visibles, peut-être rouges, brandies bien haut, les lettres de mon nom.
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