Camille Cambier

Je savais ce que je devais faire et où j’allais. Mon chemin était tout tracé. Et quand on se fixe, comme moi, un objectif, la peur devient secondaire.
Néanmoins, on ne prévoit jamais l’avenir. On essaye juste de le dessiner au flou mais il peut changer à chaque tournant, à chaque virage.

Elle était jolie et de toute façon, quoiqu’elle porte, elle était belle.

Elle m’interdit de parler pendant le film, ou même de faire un bruit d’ailleurs.
Elle disait toujours que si on venait au cinéma c’était pour voir un film. Si on voulait passer notre soirée à s’entrelacer, on se serait mis dans un lit avec la télévision allumée. Cela revenait moins cher.
Je trouvais qu’elle avait complètement raison et j’adorais sa façon de voir les choses.

Je tue pour mon envie, pour me rassasier de sang frais, pour peindre un peu plus de toiles.
Je suis peut-être assis juste à côté de vous sans que vous le sachiez. Je vous ai déjà pris en chasse. Vous allez devenir fou et moi, je vais prendre mon pied et m’amuser.
Je suis partout et nulle part à la fois.
Vous ne serez plus jamais en sécurité avec moi en liberté mais essayez donc de m’attraper.
Je suis le meilleur de ma catégorie.
Qui suis-je ?
Je m’appelle Jack et je suis un tueur en série.
Et vous ?
Vous êtes déjà mort.

On doit toujours prendre soin de sa famille, même si elle vous lègue un drôle d’héritage.

On pense souvent que la guerre fait des ravages sur le mental d’un être humain mais pour John, il n’en était pas ainsi. Le nombre incalculable de morts qu’il avait vus là-bas ne le perturbait en aucun cas.

Il voulait toujours un enfant légitime. Un fils qu’il reconnaîtrait dès sa naissance et qu’il aimerait et chérirait plus que tout au monde. Il ne voulait pas d’un rejeton qu’il n’avait jamais désiré.

Chaque personne qu’il connaissait avait peur de la mort, pourtant elle était naturelle. Mais dès qu’une personne était malade, on l’isolait, on ne voulait pas attraper cette maladie. Il n’y avait aucun médicament, aucune aide. Dès qu’on toussait, on avait cinquante pour cent de chance de mourir et cinquante pour cent de chance de rester en vie.

Par contre, la colère de ne pas avoir d’enfant revenait. Cette colère qu’il avait su éteindre une première fois, se faisait de plus en plus noire et de plus en plus violente. Il fallait qu’à chaque crise qu’il casse ou tape quelque chose. Plus les jours passaient et plus il s’énervait vite. Il ne lui servait plus à rien de briser les quelques vases qu’Ellen possédait ou de frapper de toutes ses forces jusqu’à en saigner. Sa colère et sa rage ne diminuaient pas. Il en devint fou. Il était toujours sur les nerfs, à s’arracher les cheveux. Il ne dormait presque plus car il avait trop de haine en lui. Il refusait de se montrer dans cet état à sa femme. Elle le prendrait pour un psychopathe, un fou dangereux, quelqu’un d’anormal, incapable de contrôler sa colère et de la maîtriser.

Nous possédons une colère hypertrophiée. En d’autres termes, il s’agit d’une colère trop forte, qui est toujours dans l’excès. Et pour évacuer celle-ci, notre famille a trouvé une solution.
– Tuer des personnes.
– Il n’y a pas que ça qui rentre en compte. Nous possédons un manque d’empathie et parmi nos gènes se trouve celui du sociopathe.

Quand on est adolescent, on est en révolte, on veut penser par soi-même. Les parents, ça ne sert à rien. Ils nous gâchent la vie et nous empêchent d’évoluer, de grandir.
Nous, tout ce qu’on veut c’est sortir, s’amuser entre copains et voir combien de verres de bière on peut boire avant de vomir.
Rien ne nous fait peur.
Les garçons veulent draguer les filles et les emmener voir un film d’horreur. Ils tentent comme ça une approche en se blottissant contre elles pour qu’elles n’aient plus peur et pour pouvoir les embrasser.

Quand on est môme, on ne pense qu’aux châteaux de sable, aux friandises et aux copains.
Rien ne peut terrifier l’esprit d’un enfant, à part le monstre dans le placard ou sous le lit, endroits que papa doit absolument vérifier avant qu’il n’aille dormir.

Il fallait sauver les personnes qui pouvaient encore l’être.
Cette histoire était abominable.
Elle cachait un lourd secret enfoui depuis si longtemps. Trop de gens l’ignoraient. Cette fois, je vais vous révéler mon secret qui vous donnera la peur au ventre.
Vous connaissez cette peur ? Celle qui ne vous quitte plus. Celle qui vous suit partout, sans relâche. Vous en perdez la tête. Vous avez juste l’impression de devenir fou. Plus personne ne vous croit.