Certes, au lendemain de la mort de son oncle, il était parvenu à séduire les princes et les grands en leur proposant de partager le pouvoir par le jeu de ces innombrables conseils de gouvernement dans les méandres desquels lui-même finissait par se perdre, et où leur sottise, qui avait pourtant fait merveille, n'arrivait même plus à le divertir. Aux magistrats du parlement de Paris réduits par le vieux Roi-Soleil à une telle servilité qu'ils n'étaient plus que des laquais à cols fourrés d'hermine, il avait rendu le droit de remontrance et un semblant de dignité, mais aujourd'hui tous ces messieurs prétendaient partager avec lui l'autorité souveraine dont il était, jusqu'à la majorité du petit roi, le seul dépositaire.