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Critiques de Camille Pissarro (1)
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Correspondance de Camille Pissarro, tome 2 ..

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Véritable peintre de plein air, Pissarro aimait planter son chevalet un peu partout dans la campagne environnante. Il était très apprécié par ses amis peintres. « Ce fut un père pour moi. C'était un homme à consulter et quelque chose comme le bon Dieu. », dira de lui son ami Paul Cézanne. Emile Zola dans un des ses premiers « Salon » écrit : « Un beau tableau de cet artiste est un acte d'honnête homme. Je ne saurais mieux définir son talent. »



La correspondance de Camille Pissarro est la plus imposante de toutes les correspondances de peintres : pas moins de 2000 lettres.

L'historienne de l'art Janine Bailly-Herzberg nous fait revivre en cinq tomes, depuis la première lettre écrite en 1865 jusqu'en 1903 année du décès de l'artiste, ses lettres, émaillées de commentaires des petites choses de la vie, tissu d'une époque. Il s'agit d'un irremplaçable outil pour connaître de l'intérieur cette fin du XIXe siècle et mesurer la révolution artistique que représenta les mouvements impressionnistes et néo-impressionnistes en peinture.



Le tome 2 se rapporte aux années 1886 à 1890, années riches en événements artistiques, politiques, amicaux et familiaux dans la vie de l'artiste.



En 1890, Camille Pissarro a déjà 60 ans. Il est l'aîné du groupe des peintres impressionnistes dont les membres se sont beaucoup éparpillés depuis la première exposition de 1874. Auguste Renoir et Claude Monet commencent à atteindre une certaine notoriété que n'a pas encore obtenu Camille Pissarro. Depuis les années 1870, son marchand d'art est Paul Durand-Ruel. Théo van Gogh, qui dirige la succursale parisienne de Boussod-Valadon, se met également à vendre des toiles de Pissarro. Ainsi, celui-ci va faire la connaissance de Vincent van Gogh et incitera Théo à le faire venir, à son retour de Provence, à Auvers-sur-Oise, proche de chez lui, en mai 1890. Il est très touché du décès de Vincent en juillet.



Le grand événement de l'année 1886 pour Pissarro est, depuis sa rencontre avec Georges Seurat le chantre du pointillisme, l'adhésion du peintre à la technique des néo-impressionnistes. Cela déplaira d'ailleurs à son ami Claude Monet qui l'incitera à revenir à la touche impressionniste de ses débuts.

Dans le même temps, avec ses nouveaux amis pointillistes Seurat, Signac, Luce, ainsi que Félix Fénéon, il se tourne vers les théories anarchistes. Il condamne toute violence. Partisan de l'art pour l'art, il croit, optimiste, à un avenir proche où les gens débarrassés des idées religieuses et capitalistes, pourront apprécier son art.



Camille Pissarro écrit régulièrement de longues lettres affectueuses ponctuées de conseils sur la peinture et l'harmonie des couleurs à ses fils Lucien et Georges ainsi qu'à sa nièce Esther résidant à Londres qui est sensible aux choses artistiques. Deux extraits de ces lettres, ci-dessous, permettent d'apprécier le ton direct, spontané et coloré de l'artiste :



Lettre à Georges Pissarro (fils du peintre) – Eragny par Gisors, Eure, le 31 janvier 1890



[…] C'est absolument faux que l'orangé sur le bleu soit criard, dis-donc que c'est éclatant, à la bonne heure ! C'est comme un coup de trompette dans un orchestre, tu diras à cela que c'est du bruit, ah ! parbleu, c'est ce que l'on disait de Wagner. Il ne faut pas avoir de préjugé et voir clairement ce que l'on veut, sans cela on se fiche dedans carrément. Aves ces idées, tu dois penser si les peintres impressionnistes doivent avoir du mal à faire comprendre ce que c'est que l'harmonie qui ne se compose que de contrastes, sans cela c'est de l'UNISSON, c'est comme si l'on jouait tout avec la même note.

Encore une chose : le bleu que tu signales n'est beau que parce qu'il y a de l'orangé à côté, le bleu par lui-même est laid, c'est de la toile à culotte, c'est justement le contraste qui rend cette couverture harmonique, diable ! diable !!!



Lettre à Esther Isaacson (nièce du peintre) – Eragny par Gisors, Eure, le 5 mai 1890



[…] L'art en effet est l'expression de la pensée, mais aussi de la sensation, surtout de la sensation, que tu mets toujours au deuxième plan et que tu oublies même. A présent, dans ta deuxième proposition « chaque artiste doit s'exprimer à sa manière », oui, s'il a des sensations et que ces sensations si fugitives, si délicates, ne sont pas troublées par une circonstance quelconque.

[…] Dans toutes les écoles on apprend à faire de l'art, c'est une vaste erreur, on apprend à exécuter, mais faire de l'art, jamais !...

J'ai commencé à comprendre mes sensations, à savoir ce que je voulais, vers les quarante ans, sans pouvoir la rendre ; à cinquante ans, c'est en 1880, je formule l'idée d'unité, sans pouvoir la rendre ; à soixante ans, je commence à voir la possibilité de rendre. Eh bien, crois-tu que cela s'apprend ?



À la mort de Camille Pissarro en 1903, Octave Mirbeau décrira son ami : « Un travailleur infatigable et pacifique, un chercheur éternel du mieux, un large esprit ouvert à toutes les idées d'affranchissement, un homme d'exquise bonté, et, je puis le dire, en dépit des difficultés qui accompagnèrent sa vie, un homme heureux… Il fut heureux simplement parce que, durant les 73 années qu'il vécut, il eut une noble et forte passion : le travail. »



« Je n'hésiterais pas, s'il fallait recommencer, à suivre la même voie. » - Camille Pissarro






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