FRANÇOIS PENEAUD - Une Page à la fois (4) : Cité de verre, Paul Karasik & David Mazzucchelli [VIDEO]
"la lecture était ma liberté et mon réconfort, ma consolation, mon stimulant favori : lire pour le pur plaisir de lire, pour ce beau calme qui vous entoure quand vous entendez dans votre tête résonner les mots d'un auteur."
J'admire ceux qui ont le courage de changer d'avis de temps en temps, sur les choses, sur les personnes. C'est une vraie force.
Interview Mars 2013 magazine "Lire".
Je crois que chaque artiste, chaque personne, qui fait une vie comme ça dans la peinture, dans la musique, dans la littérature, est quelqu'un pour qui le monde n'est pas suffisant. Toujours des gens blessés d'une manière ou d'une autre.
(Extrait de l'entretien de Paul Auster avec François Busnel lors de l'émission "Le grand entretien" sur France Inter le 6/3/2013)
Un mensonge ne peut jamais être effacé. Même la vérité n’y suffit pas.
J'avais sauté de la falaise, et puis au tout dernier moment, quelque chose s'est interposé et m'a rattrapé en plein vol. Quelque chose que je définis comme l'amour. C'est la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravité.
Dans les rues, tout n'est que corps et commotions et, qu'on le veuille ou non, on ne peut y pénétrer sans adhérer à un protocole rigoureux. Marcher dans une foule signifie ne jamais aller plus vite que les autres, ne jamais traîner la jambe, ne jamais rien faire qui risque de déranger l'allure du flot humain.
Si on se conforme à ce jeu, les gens ont tendance à vous ignorer. Un vernis particulier ternit les yeux des New-Yorkais quand ils circulent dans les rues, une forme naturelle, peut-être nécessaire, d'indifférence à autrui.
Par exemple, l'apparence ne compte pas. Tenues extravagantes, coiffures bizarres, T-shirts imprimés de slogans obscènes - personne n'y fait attention.
En revanche, quelque accoutrement qu'on arbore, la façon dont on se comporte est capitale. Le moindre geste étrange est immédiatement ressenti comme une menace. Parler seul à voix haute, se gratter le corps, fixer quelqu'un droit dans les yeux : de tels écarts de conduite peuvent déclencher dans l'entourage des réactions hostiles et parfois violentes.
On ne peut ni trébucher ni tituber, il ne faut pas se tenir aux murs, ni chanter, car toute attitude spontanée ou involontaire provoque à coup sûr des regards durs, des remarques caustiques, et même à l'occasion une bourrade ou un coup de pied dans les tibias.
Par contraste, (dans un parc), personne se s'y étonnait qu'on s'étende sur l'herbe pour s'endormir en plein midi. Personne ne tiquait si l'on restait assis sous un arbre à ne rien faire, si l'on jouait de la clarinette, si l'on hurlait à tue-tête.
Les mêmes choses qui auraient inquiété les gens dans la rue n'étaient ici considérées qu'avec une indifférence amusée. Les gens se souriaient et se tenaient par la main, pliaient leurs corps en postures inhabituelles, s'embrassaient.
C'était vivre et laisser vivre, et du moment qu'on n'intervenait pas directement dans l'existence des autres, on était libre d'agir à sa guise.
La distance entre la pensée et les actes peut être immense, un gouffre aussi vaste que le monde lui-même.
Cela me rend heureux de penser à tous ces livres que je n'ai pas encore lus, des centaines, des milliers, tant de découvertes à faire! (4321)
Pour trouver quelque chose en soi, dans l'inconscient, il faut être très ouvert et sans préjugés.
Lire, mars 2013.
Un livre est un objet mystérieux et une fois qu'il a pris son envol, n'importe quoi peut arriver...