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3/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Melfi , 1971
Biographie :

Né à Melfi (Italie) en 1971, Canio Mancuso collabore au magazine littéraire “Fermenti”. En 2016, il a publié son premier recueil de poèmes : Fiammiferi (Allumettes) chez Besa Éditions, ainsi qu'une anthologie des poètes de la Daunia, en complicité avec le poète italien Raffaele Niro (chez le même éditeur). En 2018, son deuxième recueil, Il lato destro dell’armadio, a été publié chez l’éditeur Giuliano Ladolfi.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Risposta/Réponse


Que fait mon fils
enterré dans sa chambre
s’il ne lit pas les bons livres ?
Il écoute les applaudissements des mites,
dessine des arabesques sur la fenêtre,
l’imagination creuse entre ses cuisses,
il se prend pour le petit roi du palier.
Je parlais ainsi à table, trempant
mes mots dans la sauce avec le pain
que j’avais gagné.
L’écho dans la maison
me donnait raison
ma femme me donnait le plat
et prêchait l’indulgence :
Il sera toujours un étudiant distrait
peu importe s’il a plus de trente ans.
Mon fils refusait à la vie
ne serait-ce qu’une seule goutte de sang
je ne comprenais pas pourquoi.
Alors j’agressais son silence
qui flambait grandissant
sur ses joues jusqu’aux pommettes.
Un jour je décidai d’entrer
dans sa chambre, dans cet abysse,
j’avais une lampe dans les mains,
tous les arguments sur le bout des doigts :
qu’il le veuille ou non
il répondrait à mes questions.
J’hésitai devant la porte,
serré contre le souffle dans la pénombre.
Je restai là, je n’entrai pas pour éviter de me blesser
contre la lame du battement
qui nous unissait à cette frontière.
L’entendre ronfler me réconfortait.


Traduit en français par Solène Chrétien, Marie-Laure Weber, Stella Di Folco et Mattéo Renard, de l'Université de Lyon
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Primi volumi/Premiers volumes


Ils vieillissent bien
dans leur imposture
les premiers volumes
uniques et dépareillés :
encyclopédies, histoires
de la littérature italienne,
de l’Égypte ancienne, de la musique,
histoires universelles,
fragments de collections somptueuses
destinées à la poussière
dont mon père achetait
seulement le premier numéro.
Je regarde les étagères de la bibliothèque
bondées de A sans B,
de polars interrompus
avant que le coupable n’avoue,
d’histoires écrites par des vainqueurs réticents,
de biographies qui omettent les exils et les morts,
de romances sans apothéose
et je pense à combien
ces discours la gorge serrée
ressemblent aux miens.
Je pense à cette culture
bon marché et au souffle court
dont les moignons s’agitent
pour me faire un pied de nez
et je sais que les volumes que je n’ai plus revus
je ne les regretterai jamais comme l’escroquerie
de leurs compagnons solitaires
arrêtés pour toujours au chapitre premier.


Traduit en français par Solène Chrétien, Marie-Laure Weber, Stella Di Folco et Mattéo Renard, de l'Université de Lyon
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Le accademie, le chiese/Les académies, les églises


Les académies, les églises, les lieux saints
me donnent toujours le même effroi.
Les voilà les yeux agrippés aux vitres
des panneaux d’affichage, leurs maximes
tourmentées par leurs souffles, les nuages
gonflés du zèle pour l’ora et labora
Sine sanguine humiliter
– la pellicule qui aspire
à l’épaule studieuse.
La lèvre rance de celui qui
n’enseigne ni n’apprend rien
ne sait lire que les nécrologies.
La même douleur, la rose
effeuillée dans le fond baptismal
le nœud papillon tremblant
sur la gorge blanche des enfants
en file pour la communion
avec leurs sexes qui écoutent en cachette
la fumée blanche, elle aussi,
des bonnes actions rendues au ciel.
La même plaie, l’homme
qui pleure une invocation
avec son caniche dévoré par la lumière
de la Chapelle des reliques.


Traduit en français par Solène Chrétien, Marie-Laure Weber, Stella Di Folco et Mattéo Renard, de l'Université de Lyon
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Fiammiferi/Allumettes


Mon père fabriquait
des bateaux en allumettes
des bateaux avec trop de voiles
et avec trop de canons
beaux parce qu’ils n’étaient
métaphore de rien.
Il était assis par terre
la gueule au-dessus
du chantier malléable
de son art biscornu
massacrant des allumettes
qu’il séchait et collait
à un squelette d’air.
Comme il était content
d’insuffler la respiration
dans les os d’un bateau
privé d’océans à imaginer.


Traduit en français par Solène Chrétien, Marie-Laure Weber, Stella Di Folco et Mattéo Renard, de l'Université de Lyon
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