Aujourd'hui, les chaperons sont verts, ont des pistolets, jouent avec les loups, la pédophilie résonne avec l'inceste, les enfants des gender studies dénoncent les archaïsmes éternels des sociétés du conte, la parodie et l'irrespect côtoient l'intertextualité : en un sens, les illustrateurs sont les nouveaux conteurs.
Qu'ils soient enchanteurs ouvrant une fenêtre magique tels Doré ou Rackham, qu'ils mordent ou interrogent comme Eduardo Arroyo ou Kiki Smith, les artistes rendent hommage au mystère, au désir, à la destinée humaine qui habitent les contes.
Y a-t-il jamais eu innocence de l'illustration du conte, lui déjà si vieux au temps de Perrault ? Au moins nombre d'illustrateurs ont-ils joué le jeu du premier degré, de la croyance. Mais en nous emmenant en féerie, les artistes nous enchantent tout en révélant l'illusion, l'inaccessible du fairyland.