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Citation de Charybde2


Il rencontrait beaucoup de gens dans les rues du marché – des pickpockets gitans, des bonimenteurs de fête foraine qui lui proposaient du boulot – toutes sortes de types, en fait – et nombre d’entre eux prétendaient l’avoir connu dans un passé oublié, une autre vie peut-être, une autre identité, à l’époque où il était sans abri et écumait les rues à la recherche d’amour, de camaraderie ou, du moins, d’un domicile.
Mais ce n’était pas seulement les hommes, les femmes et le chaos du marché qui en faisaient le prix à ses yeux, ni le réconfort postapocalyptique des poubelles dans lesquelles on faisait du feu sur les terrains vagues, ni les cabines où l’on vendait de faux papiers, ni les sucreries et les gâteaux rassis empilés, ni les ritournelles, ni le boniment des camelots, ni même le battement de la vie qui semblait sourdre de l’asphalte. Ce n’était pas ce qu’on voyait, ce qu’on entendait. Non, c’était plutôt olfactif.
Oui, très souvent, c’était l’odeur la sensation la plus marquante – les marchés les meilleurs sentaient la mer, la saumure et la levure de bière, le poisson et les algues. Harry pensait qu’il y avait une relation étroite entre cette odeur et les cavités sensuelles du corps humain telles qu’il les connaissait, comme si le marché était une représentation extériorisée des richesses que nous avions possédées avant la naissance, mais aussi, ironiquement, la déchéance de cette pureté. (« La chambre d’Harry »)
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