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Citation de santorin


Les fenêtres vibrent. C'est le vol insistant d'un hélicoptère. Elle distingue son profil de libellule qui se découpe sur le ciel en émoi. Le téléphone sonne. C'est Diego. Ils ont affaire à un coup d'Etat. Le Président lui a demandé d'aller voir les cordons industriels de Cerrillos. Il ne pourra pas la rappeler avant des heures. Il insiste pour qu'elle ne bouge pas de là. Il va bien. Tout va bien aller. Il le lui promet. Ses phrases son brèves mais chaleureuses, comme le son d'un interrupteur qui met fin à l'obscurité. Un éclat qui dure à peine une seconde, tant qu'elle peut encore l'entendre.
Quand la voix s'est tue, quand la communication est coupée, les questions arrivent. Elle sait que les ouvriers et les militants se sont préparés à ça, à résister. Les cordons industriels des usines de Cerrillos sont prêts à une guerre de tranchée. Pourquoi ne lui a-t-elle pas demandé de rentrer à la maison, pourquoi n'a t-elle pas dit qu'elle et la petite ont besoin de lui ?
Elle cherche la feuille où elle a noté le numéro de téléphone de Paula. Elle le compose. Pas de réponse. Elle hésite à raccrocher. Elle veut croire Diego qui a promis que tout irait bien, mais elle a besoin qu'on lui dise ce qui se passe. Elle se rend compte que ces six chiffres sont le seul lien qui la rattache à lui. Elle raccroche et rappelle. Et ainsi de suite jusqu'à ce que, exténuée, elle renonce.
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