Et je pensais :
« Qu’est donc devenue cette famille qui, au long des veillées, se réunissait autour du piano, protégée par des rideaux de drap vert, confortable et laids ? Où sont passées ces filles pudiques, encombrées d’énormes chapeaux, qui - sous la surveillance de leur père - foulaient cette joyeuse et remuante rue Aribau - la leur -, tout en baissant les yeux pour regarder les passants en cachette ?
Je frémis en pensant que l’une d’elles était morte et que sa longue natte noire était rangée dans une vieille armoire de village, bien loin d’ici. Une autre, l’aînée, allait disparaître d’ici peu de sa chaise, de son balcon, en emportant son chapeau - le dernier chapeau de la maison.