Portrait de l'auteure jeunesse Carole Tremblay.
Dans la ruelle, les deux soeurs tombent sur Andréas.
-Salut les filles, vous allez où?
- Chez madame Hachida, lui demander d'où vient son bébé.
- Ce n'est pas la peine de vous déranger pour ça. Je le sais moi, d'où viennent les bébés. Mon père Émile me l'a justement expliqué, hier.
Andréas a deux papas. C'est pour ça qu'il précise toujours le prénom quand il parle d'un de ses pères.
La vérité ne s’invente pas. Se fabriquer du bonheur en couleurs, c’est courir au-devant de la douche froide. Ça ne peut que faire mal quand la pâle réalité va reprendre sa place.
-Il arrive que les parents ne puissent pas garder leur bébé, pour toutes sortes de raisons, ajoute monsieur Samir. Les bébés sont alors placés en adoption. Ça veut dire que des organismes prennent soin des enfants qui n'ont pas de parents et s'occupent de leur trouver une famille. Les adultes qui rêvent d'avoir un enfant et qui ne sont pas capables d'en avoir peuvent aller voir ces organismes pour en adopter un. C'est ce qui s'est passé avec Andréas.
-Vous voyez, chaque histoire est différente, conclut madame Hachida. Et on ne vous a pas tout raconté. Il y a encore d'autres façon d'avoir des bébés. Demandez à vos parents qu'ils vous parlent de la vôtre.
-Merci, dit Violette. Grâce à vous, la guerre des bébés a été évitée. Oh! Une dernière chose. Est-ce que votre bébé vient du Maroc?
Madame Hachida sourit.
-Non. Yasmine est née ici. C'est un bébé d'ici.
Une fois arrivée sur l'île, Marie-Baba prend soin de lancer un peu de nourriture aux fleurs carnivores pour ne pas se faire dévorer elle-même. C'est au cœur de la plus jolie des fleurs qu'elle trouve le deuxième indice. Mais…
Aïe! Comment peut-elle le prendre sans se faire croquer?
Quand on n’a que du court terme comme avenir, la vie ne peut pas être grand-chose d’autre qu’une course contre l’ennui et la douleur. Pas de projet. Pas d’ambition. Vivre. Vivre. Vivre. Plaisir. Plaisir. Plaisir. Et ne surtout pas se poser de questions.
Candide avance vers la lisière de la forêt et crie :
-Bonjour, mes amis !
Des hurlements horribles s'élèvent des grands arbres.
Zébulon remonte au grand galop dans le pédalo.
-Pas de panique Zébulon. C'est sûrement leur façon de dire bonjour.
La vie était beaucoup plus calme quand tu ne savais pas que j'existais.
Quand on voit un paysage pour vrai, on se dit, ah, c’est quand même mieux qu’en photo. Mais quand on met le pied dedans, ça prend encore toute une autre dimension.
C’est si bon d’avoir quelqu’un contre soi. Quelqu’un qui dit à haute voix ce que notre raison nous souffle, mais qu’on refuse d’entendre. Des vérités qui ne comptent pas quand c’est nous qui les formulons. Des mots simples, des évidences, c’est parfois tout ce dont on a besoin pour défaire les nœuds et continuer à avancer. Parce qu’il faut bien l’avouer, les émotions brutes, ça dit vraiment, mais alors là vraiment n’importe quoi.
Le bonheur, il est là, toujours, et il fait comme la plupart d’entre nous, il attend bien sagement qu’on le reconnaisse et qu’on lui ouvre la porte.