Ses bras, ses pieds, ses jambes, ses mains, sa tête prennent le contrôle de son corps et l'entraînent dans une chorégraphie qui mêle les figures occidentales classiques apprises à l'Opéra aux mouvements khmers des Apsaras. La matière visuelle qu'elle a sous les yeux et sous les pieds nourrit son inspiration et met en scène ses élans, comme si sa danse animait la substance peinte, et comme si elle superposait à la vision du peintre la dynamique des formes auxquelles son corps donne énergie et sensualité. Elle se sent soudain envahie d'une puissance émotive prête à éclater. Les muscles d'abord tendus, le souffle court, elle s'assouplit progressivement à mesure que ses bras lancent des brassées de mots à la figure des spectateurs.