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Citation de fabre_rousseau


Caroline Fabre-Rousseau
Elle pensa à sa grand-mère. A ses yeux vides, à son modeste appartement, où des plats à tagine étaient suspendus aux murs de la salle à manger, comme des tableaux. A sa chambre monacale : au-dessus de son lit, ni crucifix, ni vierge, mais le tableau d'une fatma serrant dans ses bras un jeune enfant. Elle était enveloppée d'une djellaba blanche, d'où émergeait le visage voilé. L'artiste avait exagéré les plis lourds du vêtement, les marquant de reflets bleutés. Le voile, lui, était d'une légèreté extrême et soulignait la délicatesse des sourcils aux arcades bombées, d'où émergeaient des yeux sombres. Tout convergeait vers ces prunelles farouches et douces. La mère protégeait son enfant avec passion. Elle faisait de ses bras croisés un trône sacré, comme les vierges des primitifs, et de ses yeux une forteresse sauvage et redoutable.
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