De manière générale, en France, le rapprochement entre écologie et féminisme est sujet à controverses. Comme aux États-Unis, les féministes matérialistes françaises s’opposent avec virulence à l’essentialisme: pour nombre d’entre elles, évoquer la nature ou encore la «féminitude» est risqué. L’héritage de Simone de Beauvoir (la nature en tant que principe doit être dépassée et transcendée) est encore très présent. Bien que Françoise d’Eaubonne ne se soit jamais réclamée des théories différentialistes, l’essentialisme supposé de ses travaux a sans doute participé de leur invisibilisation, sinon de leur tenace mésinterprétation.