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EAN : 9782369352211
132 pages
Le Passager Clandestin (24/09/2019)
3.75/5   16 notes
Résumé :
"Et la planète mise au féminin reverdirait pour tous!"
Écrivaine libertaire et prolifique, militante chevronnée, pionnière du mouvement féministe et de la décroissance, Françoise d'Eaubonne (1920-2005) est à l'origine du concept d'écoféminisme. L'oppression patriarcale des femmes et l'exploitation capitaliste de la planète découleraient des mêmes mécanismes de domination et doivent donc être combattues ensemble.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Caroline Goldblum revient sur la vie, le parcours et les oeuvres de Françoise d'Eaubonne, en commençant par une biographie en dates clés et en expliquant son implication dans le féminisme, l'écologie, et "l'écoféminisme", un mot inventé par celle-ci dans les années 70 pour définir le mouvement dans lequel elle s'inscrit. « L'écoféminisme, mouvement atypique au sein de l'écologie politique, peut être défini comme une exhortation des femmes à prendre en main la gestion politique du monde – dirigé par le patriarcat – afin de sauver une humanité condamnée à brève échéance. » Militante, essayiste, romancière, Françoise d'Eaubonne est remise au goût du jour, presque 50 ans après ses années les plus fastes.

Féministe, elle revendique le droit des femmes à disposer de leurs corps librement, et donc notamment à pouvoir avoir accès à la contraception et à pouvoir choisir l'avortement, mais elle défend aussi celles qui refusent le mariage, celles qui ne veulent pas avoir d'enfants, ainsi qu'elle milite pour les droits des homosexuel•les. Pour elle, il est nécessaire d'abolir le patriarcat, non seulement pour libérer les femmes, mais aussi pour s'inscrire dans un courant écologique, faisant le parallèle entre la façon dont est traitée la planète et la façon dont sont traitées les femmes. Ce parallèle, elle le met en lumière dans son livre le féminisme ou la mort, paru en 1974, et dans l'Appel des Femmes à la grève de la procréation.

Mais, plus en avant encore, Françoise d'Eaubonne est farouchement anti-capitaliste, et prône la décroissance, la diminution du temps de travail, l'égalité des salaires PUIS l'abolition du salariat. C'était aussi une activiste antinucléaire. Selon elle, le retrait du nucléaire mais aussi la réduction de fabrication de plastique et la réduction et suppression de publicité excessive permettrait de se recentrer sur les énergies plus naturelles et durables, sur l'amélioration des sols et le reboisement. La croissance qu'elle prône, qui va de pair avec la décroissance, n'est donc pas économique mais écologique.

Deux combats qui continuent toujours aussi fort aujourd'hui, d'où la nécessité de retourner aux sources des mouvements, de connaître les grandes figures de ce militantisme et d'y piocher des arguments, de voir les avancées (ou piétinements, ou grands bonds en arrière). Je ne connaissais pas Françoise d'Eaubonne, donc ça a été une découverte pour moi, et je remercie les éditions du passager clandestin, que je recommande par ailleurs chaudement, à la fois pour ses essais engagés et éclairés et sur sa collection de livres de science-fiction qui s'inscrivent toujours dans des luttes sociales, économiques, technologiques ou écologiques.
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
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Vive Masse Critique! Et vive le Passager Clandestin qui m'a envoyé à cette occasion un petit opus qui s'est révélé un grand coup de coeur.
Petit à petit, je creuse mon trou dans la galaxie des penseuses féministes, et dans le sujet tout aussi actuel de l'écologie et de toutes ses facettes. Autant dire que l'écoéminisme était un sujet fait pour me passionner.
Caroline Goldblum a réussi ainsi une bonne synthèse pour quelqu'un qui comme moi découvre à peine le travail de Françoise d'Eaubonne. Juste ce qu'il faut de biographie pour situer la dame et mieux la comprendre, toute une partie fort claire sur le concept d'écoféminisme et son histoire, puis une dernière partie d'extraits de la plume même de Françoise d'Eaubonne.
Ce petit livre est un de ces livres qu'on referme avec deux idées en tête: celle d'être devenu plus intelligent, d'avoir compris quelque chose, ce qui est toujours bon à prendre, et une liste de livres pour prolonger le sujet, d'idées à explorer, ce qui encourage à aller voir plus loin.
J'ai été conquise, je recommande, et je vais très certainement le prêter, voire l'offrir, autour de moi.
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Le terme d'écoféminisme m'attirait depuis longtemps et j'avais très envie d'en savoir plus... le confinement étant ce qu'il est, le festival écoféministe de Toulouse et sa conférence sur Françoise d'Eaubonne ont été reportés, mais qu'à cela ne tienne ! J'ai ce petit livre qui est une vraie mine d'or. Je ressentais un lien entre écologie et féminisme mais sans arriver à mettre clairement des mots dessus. Je remercie grandement Françoise d'Eaubonne d'avoir fait ce travail pour moi. le point commun vient d'abord de l'origine des problèmes, à savoir que l'exploitation des femmes et de la terre sont toutes les deux nées du patriarcat et du capitaliste, d'une vision masculine posée sur le monde. L'auteure invite les femmes à prendre leur place dans la sphère politique, et à s'approprier certains sujets, à commencer par celui de la démographie. Ce qu'elle appelle de ses voeux, c'est carrément à muter de société, en apportant d'autres visions que celles du patriarcat. Ces écrits ont 50 ans pour la plupart, mais sont criants d'actualité ! Un livre à garder sous la main, à lire et à relire, comme source d'inspiration.
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J'ai reçu ce livre grâce a la Masse critique Babelio de février et aux éditions le Passager Clandestin, merci pour cette lecture :)

Je connaissais Françoise d'Eaubonne pour un de ses livres: Les grandes Aventurières. J'avais lu ce recueil de vies de femmes ayant défié leurs époques à l'adolescence et j'avais adoré. Mais j'ignorais que l'autrice était également une militante et essayiste prolifique, même si j'avais déjà entendu parler de l'écoféminisme et que j'étais impatiente d'en apprendre plus sur le sujet.

Ce livre est divisé en deux parties. Dans la première, on présente l'autrice, sa vie, ses idées, mais aussi le contexte national et international. Dans la seconde sont proposés des extraits de l'oeuvre de Françoise d'Eaubonne.

J'ai trouvé ce livre très intéressant et instructif. J'ai appris beaucoup de choses et noté un tas d'autres titres (dont certains étaient déjà dans ma WL, heureusement ^^) pour approfondir le sujet. Ce qu'on a ici, c'est surtout une première approche, qui ne fait qu'aborder une thématique très vaste et toujours d'actualité, bien que les essais de Françoise d'Eaubonne datent des années 70 pour les plus anciens.

Une lecture très intéressante, je recommande!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Voici un livre qui dresse un portrait très complet de la militante écoféministe Françoise d'Eaubonne. Après une première partie biographique, des extraits de différentes de ses oeuvres sont mis en avant qui montrent non seulement son engagement inlassable à défendre la cause féministe et l'écologie mais aussi à quel point ses propos sont toujours d'une brûlante actualité. Pour Françoise d'Eaubonne, le sauvetage de la planète passe par la libération des femmes. Dans ses ouvrages et ses combats, les deux sont intimement liés sans qu'aucun ne surpasse jamais l'autre.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
« La seule solution à l’inflation démographique, c’est la libération totale des femmes, et partout à la fois, et non pas la manipulation antinataliste de celles qui appartiennent au camp défavorisé, et y sont défavorisées entre toutes. Non seulement la scolarité réclamée par Ali Eraj, mais le droit de disposer de son propre destin : physiquement, par sa liberté sexuelle, économiquement, par son entrée dans le marché du travail, et à tous les niveaux. Et que cette dernière proposition ne doive jamais faire perdre de vue que le but final est la réduction maximale du temps de travail, de même que l’égalité entre les salaires ne doive jamais faire perdre de vue que le but final est l’abolition du salariat, voilà l’apparent paradoxe que nous devrons expliciter en cours de route. »
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En postulant que la même matrice idéologique a conduit à la domination des hommes sur les femmes et au saccage de la nature, Françoise d'Eaubonne dénonce non seulement l'organisation sexiste de la société, mais surtout lui impute la responsabilité de la destruction de l'environnement. Certes, ce sont les hommes qui sont à l'origine d'une civilisation sexiste et scientiste. Mais d'Eaubonne dénonce surtout les valeurs de destruction masculines (qu'elle oppose aux valeurs de vie féminines). C'est cet ordre de valeurs qu'il s'agit de faire muter pour construire une nouvelle société.
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De manière générale, en France, le rapprochement entre écologie et féminisme est sujet à controverses. Comme aux États-Unis, les féministes matérialistes françaises s’opposent avec virulence à l’essentialisme: pour nombre d’entre elles, évoquer la nature ou encore la «féminitude» est risqué. L’héritage de Simone de Beauvoir (la nature en tant que principe doit être dépassée et transcendée) est encore très présent. Bien que Françoise d’Eaubonne ne se soit jamais réclamée des théories différentialistes, l’essentialisme supposé de ses travaux a sans doute participé de leur invisibilisation, sinon de leur tenace mésinterprétation.
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Ce projet de «société écoféministe» transparaît également dans l’œuvre science-fictionnelle de l’autrice. En 1975, elle publie Le satellite de l’amande puis deux ans plus tard (en même temps qu’Écologie et féminisme) Les bergères de l’apocalypse, les deux premiers volets d’un cycle romanesque resté inachevé. Le recours à la science-fiction, outre l’exercice de style qu’il représente, lui permet de véhiculer ses idées et d’explorer les futurs possibles ouverts par l’écoféminisme : « L’utilisation d’un récit apocalyptique, en combinaison avec la projection utopique, permet de tester certaines de ces options à l’intérieur de constructions sociales imaginaires, en évoquant les étapes du développement qui mène à la constitution d’une société matriarcale ».
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Les luttes écoféministes ont connu un essoufflement à la fin des années 1990 (phénomène qui coïncide avec la fin de la guerre froide et la transformation du risque nucléaire), mais suscitent un regain d’intérêt relativement récent. Si l’écoféminisme n’existe pas en tant qu’organisation structurée, son héritage transparaît dans les dernières mobilisations en faveur du climat, et notamment dans les modes d’action adoptés qui mêlent revendications écologistes et féministes, et action directe. En France, au printemps 2019, sur des pancartes brandies par des jeunes femmes fleurissent des slogans («Pubis et forêts, arrêtons de tout raser », « Ma planète, ma chatte, sauvons les zones humides», pour n’en citer que quelques-uns).
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