Caroline Lugat

Avec un peu de retard, ça y est, je participe au bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte en me penchant sur ce qu'il a été pour le Pays Basque.



L'histoire y avait vachement bien commencé quand il a réhabilité les curés réfractaires qui ont pu retrouver leurs brebis sans en avoir vraiment perdu suite à la Révolution.

L'apothéose fut le séjour de quatre mois de Napoléon lui-même à Bayonne.

Les années suivantes furent moins joyeuses quand la guerre avec l'Espagne couva, puis débuta après que Napoléon fit abdiquer le roi pour mettre son frère sur le trône.

La conscription et les champs de bataille locaux ravagèrent l'opinion de la population et incitèrent à la désertion massive.

Et que dire de ce code civil qui supprimait le droit d'aînesse jusqu'alors pilier essentiel de cette culture tournant autour de la maison, et non des individus y habitant.



Cette petite collection "elkar histoire" a décidément de quoi séduire. Le sujet, qui est traité dans chaque volume, n'est certes pas exhaustif mais donne une bonne notion globale de ce qui a été.

Sur mon arbre généalogique, il y a un mouvement géographique qui saute aux yeux vers cette période. Si je ne saurai jamais la véritable raison, connaître l’Histoire peut toujours aider à suspecter l’origine de la fuite, ou du refuge.



Je me suis toujours doutée que la révolution au Pays Basque n’avait pas dû se passer sereinement étant donné que jusque-là je savais que le peuple Basque, profondément catholique, était libre et sans servitude, leur droit reposant sur les fors et coutumes ; que la noblesse qui ne s’acquérait que par la possession d’une maison noble, était peu présente et n’avait pas grand pouvoir ; que la Basse-Navarre était encore un royaume malgré son incorporation à la couronne française depuis 1620.

Après la nuit du 4 août 1789, les provinces perdent leurs privilèges et le titre de roi de Navarre est supprimé. L’uniformisation emporte les institutions basques. Le 15 février 1790 sont réunis le Pays Basque et le Béarn pour former les Basses-Pyrénées, la langue basque sera petit à petit remplacée par la langue française.



Ce que je n’avais pas réalisé, c’est que le clergé avait émigré massivement vers l’Espagne. Sauf que de l’autre côté de la frontière, c’est toujours le Pays Basque. Forcément, les Basques côté français allaient tout simplement écouter la messe côté espagnol.

Je ne savais pas que le Pays Basque fut un champs de bataille lors de la guerre franco-espagnole de la Convention (1794-1795) où les Basques n’ont pas franchement aidé (certains formant les chasseurs basques au sein de l’armée contre-révolutionnaire des Pyrénées-occidentales), et que la victorieuse armée française, dirigée par le général Moncey, envahit des provinces basques côté espagnol qui furent rendues à l’Espagne par le traité de Bâle du 22 juillet 1795.



J’avais entendu la légende selon laquelle le village de Sare avait été vidé de ses habitants, enfants et vieillards compris, qui furent déportés dans des camps landais et que beaucoup périrent. J’ai ici lu cette histoire qui est réelle. Le but était de créer un « cordon de sécurité » en vidant les maisons à moins d’une lieue de distance de la frontière. Et de mater la rébellion. Ici, la mémoire est tenace.



Le Pays Basque avant la Révolution française était assez pauvre. En 1799 c’était pire. Avec en prime ce climat de représailles.



Ce livre est trop petit pour appréhender avec précision ce pan d’Histoire mais il donne assez d’éléments pour donner un rendu général (beaucoup plus que ce que je viens d’écrire). Et pour ceux qui veulent encore aller plus loin, il suffit de regarder la bibliographie pour savoir où aller piocher.



Et moi, je vaque à mes supputations.