Les centaines de pèlerinages à la Vierge nés en Occident à la fin du Moyen Âge et aux débuts de l’époque moderne ont généré autant de récits exposant leur origine, toujours nimbée de merveilleux : apparitions mariales, images acheiropoïètes ou, à tout le moins, extraordinairement anciennes, statues découvertes dans un champ, un arbre ou une grotte, par l’intermédiaire de bergers ou d’animaux, icônes acheminées d’Orient, effigies qui ont parlé, saigné, pleuré ou volé, etc. Il est vrai que les sanctuaires ne sont pas les seuls éléments à avoir fait l’objet de processus mythographiques à l’époque considérée : diocèses, abbayes, villes, peuples, familles, il n’est pas une forme de communauté humaine qui n’ait alors sacrifié à la quête des origines