Maintenant que je suis ici toute seule, je regrette de ne pas être restée ici en ville. J'ai l'impression d'être nue et exposée. Je crois que j'espérais revenir au ranch de mes souvenirs. Avec nous trois, les filles, qui tournions en rond comme des lunes autour de leur planète, en essayant de ne pas nous cogner les unes aux autres. Et de ne pas nous énerver. Foutraque, c'est sûr, mais toujours mieux que d'être seule. Quand on n'a plus personne contre qui se mettre en rogne, les pensées qui tourbillonnent dans la tête s'en donnent à coeur joie.
Trop douloureux.
C'est difficile à expliquer à quelqu'un de normal, mais grandir avec une mère qui n'en a rien à foutre de vous... en fait ce n'est pas si affreux. Puisque, de toute façon, ça vous paraît parfaitement naturel.
Le problème, c'est plutôt ce que vous devenez après.