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Critiques de Catherine Chaine (13)
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Jane Evelyn Atwood

En matière de photographie, je me rabats comme je peux sur ce que je trouve, et quand j'ai de la chance, je dégote un bouquin d'occasion. Cette fois, j'ai fureté dans le rayon bien trop pauvre de ma bibliothèque de quartier, et trouvé ce titre sur Jane Evelyn Atwood. L'avantage de la collection Photo Poche, c'est qu'elle présente de grands photographes. L'inconvénient, c'est évidemment le format et le texte très restreint (quoique question texte, certains albums grand format en contiennent encore moins).





Je me serais passée du ton un peu trop grandiloquent de Catherine Chaine dans son essai introductif, bien que son texte ne soit pas complètement inintéressant. Je conseille aussi d'aller voir du côté de la biographie de Jane Evelyn Atwood en fin d'ouvrage, qui permet de comprendre à quoi font référence certaines photographies, et surtout dans quelles conditions et pourquoi elles ont été prises.





Jane Evelyn Atwood s'est attachée à certaines thématiques, parfois pendant de longues années : les prisons pour femmes, les personnes amputées à cause de mines antipersonnel, les prostituées, les enfants aveugles placés en instituts, entre autres. Elle voulait aller voir ce que les autres évitaient de regarder, et c'est réussi. Ce n'est pas nouveau, bien sûr : on pense à W. Eugene Smith, évidemment, ou encore à Diane Arbus, qui s'est toujours intéressée aux personnes à la marge de la société.





Plus jeune que ses deux collègues, Jane Evelyn Atwood est en quelque sorte dans la continuité de leurs travaux, tout en ayant trouvé sa propre voie. Elle a dit combien elle était obsessionnelle, photographiant encore et encore jusqu'à ce qu'elle ait eu le sentiment d'avoir enfin percé le mur qui la séparait de ces sujets. Et je crois vraiment qu'elle a brisé des tabous plus ou moins tacites : car après tout, Haïti et sa pauvreté, c'est loin, les mines antipersonnel, c'est loin, les institutions pour handicapés, on n'y met les pieds que si quelqu'un de son entourage y est placé (et encore), les prisons pour femmes, même chose (d'autant que vous ne verrez jamais autre chose qu'un parloir). Je regrette qu'on ne voit pas plus ici de photographies d'animaux, car dans celles présentées, il est difficile de discerner un projet ; et pourtant, en seulement quatre clichés, on y voit l'enfermement et la domestication : un caniche toiletté derrière un grillage, un boa dans un salon qui regarde à travers une fenêtre, un taureau dont on examine l’œil. Et un chat empaillé aux yeux de verre qui sert à des enfants aveugles (probablement pour leur faire comprendre ce qu'est un chat... sauf qu'il est bel et bien mort).





Voir des jambes amputées - pas une, pas deux, pas trois, mais au moins une dizaine d'un coup-, c'est pas facile. Voir ce que Jane Evelyn Atwood montre de la nudité, par exemple une prisonnière déshabillée de force par des gardiens hommes parce qu'elle a cherché à se suicider en avalant ses vêtements, c'est pas facile. Voir la pauvreté, le handicap, c'est pas facile. Surtout que les légendes précisent qu'il manque deux jambes et un bras à telle personne, et qu'elle a je ne sais combien d'enfants à charge. Jane Evelyn Atwood n'y va pas par quatre chemins, sa photographie ne donne pas dans le pathos. On sent l'intérêt qu'elle porte aux gens qu'elle photographie, on sent son engagement. On peut être dérangé, on peut se sentir, par notre seul regard, trop intrusif par moments : je pense à la belle-sœur de la photographe qu'on voit dans le coma, ou à une tentative de suicide dans une station de métro, ou encore aux traces de tentatives de suicide sur des bras de prisonnières. On entre dans l'intimité des personnes photographiées, et cette intimité peut être terrible, ou belle, ou les deux à la fois. On notera d'ailleurs qu'Atwood se réfère par moments à d'autres arts que la photographie, comme la peinture et la sculpture, un peu à la façon du mouvement pictorialiste de la fin du XIXème : militaire qui rappelle les peintres des Pays-Bas du XVIIème, femmes en deuil qui font penser aux pietà. Elle se réfère également à ses prédécesseurs, comme avec les stocks d'armes d'Al-Qaida qui jonchent le désert, photographiés comme les boulet de canons de la guerre de Crimée (le nom de l'auteur de ces photos m'échappe), ou les deux jeunes filles aveugles qui renvoient aux fameuses jumelles de Diane Arbus - deux jeunes aveugles dont le portrait a étonnamment un côté très XIXème siècle.





Ce qui m'a peut-être le plus frappée, c'est la façon dont Atwood joue avec la lumière. Parfois celle-ci nous renvoie à une sensation de bien-être, de bonheur ; plus souvent elle souligne l'enfermement : elle passe à peine à travers les fenêtres grillagées des cellules de prisons, elle n'est accessible que temporairement (transfert d'une prisonnière qui offre son visage au soleil le temps d'un instant), ou à travers une fenêtre qui fait barrière et laisse l'extérieur hors de portée.





Jane Evelyn Atwood est bien une photographe engagée, obsédée par l'exclusion, et force est de reconnaître qu'elle nous met sous le nez ce que la plupart d'entre nous évitent de voir à tout prix - ou qu'on ne voit qu'à travers un écran de télévision aux infos, avec la part de voyeurisme que cela implique presque toujours de nos jours.
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Le voyage sans retour des enfants d'Izieu

En 1943, la menace nazie se fait de plus en plus forte et en France, beaucoup de parents voulant protéger leurs enfants les confient à des genres de centres pour réfugiés juifs. C'est ainsi que Miron et Sabine Zatin se virent avoir la responsabilité d'une quarantaine d'enfants dans leur grande maison d'Izieu, dans l'Ain.

Les jours se suivent et se ressemblent dans cette colonie où les enfants profitent du bel espace de la propriété et de la sécurité du lieu...jusqu'à ce 6 avril 1944. Dénoncés par un voisin, Klaus Barbie et sa troupe de la Gestapo débarquent et envoient aux camps de la mort 44 enfants et 7 des adultes qui les encadraient.



Les mots ne seront jamais assez forts pour définir cette horreur, cette inhumanité, cette bestialité dont ont fait preuve Hitler, la Gestapo et aussi le régime de Vichy.



C'est à travers les témoignages des survivants de cette rafle, des familles des victimes et des voisins que ces jeunes enfants avaient côtoyés que l'auteure a écrit ce livre, de manière simple et juste, poursuivant le but de Sabine Zlatin : ne jamais faire oublier la triste destinée de Theodor, Albert, Mina, Gilles, Paul, Emile et leurs camarades qui n'étaient, encore une fois, que des enfants. Que des enfants victimes de la folie inimaginable de l'homme pour la seule et unique raison d'être nés juifs...







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I comme Image

Un beau recueil de photographies en noir et blanc à regarder en famille. C'est ce que j'ai fait avec mes enfants : ils ont su faire parler ces magnifiques photographies de Marc Riboud, avec leurs mots.
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J'aime avoir peur avec toi

Dans J'aime avoir peur avec toi, Catherine Chaine raconte la naissance de sa fille Clémence, qui se révèle être trisomique. Ce seront d'abord le choc, la douleur, le rejet, et, pour finir, un lent apprivoisement mutuel.

"J'étais heureuse auprès d'elle, je n'étais pas consolée. Elle était le bébé que j'aimais cajoler et l'enfant infirme que je n'arrivais pas à accepter, je voulais son bonheur et sa vie me pesait. J'allais la voir tous les jours, mais la nuit je rêvais à sa mort. J'ai très vite senti que ce qui avait été détruit par le choc ne pourrait pas être réparé, la déflagration avait été trop forte : il fallait inventer une manière de s'aimer et de vivre ensemble, une manière qui tienne compte de nos coeurs blessés et de son infirmité."

Loin des bons sentiments, nous lisons un témoignage franc et sincère où se révèle un amour véritable.
Lien : http://mediatheque.tregueux...
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J'aime avoir peur avec toi

Comment faire le deuil de l’enfant idéal, comment apprivoiser la différence, comment aimer un enfant qui n’est pas comme les autres. Ces parents l’ont appris bien malgré eux et chacun à sa manière a su aimer cette enfant.
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I comme Image

Un abécédaire d’artiste nous ouvre les yeux sur le monde par le biais de photographies de 1950 à nos jours. Les regards vont ainsi de surprise en émerveillement et se familiarisent avec un art assez peu présent dans les livres pour enfants, d’autant plus lorsqu’il s’agit de noir et blanc. Ici, le parti pris de marquer chaque lettre d’une touche de couleur emmène l’œil au cœur de la photo et joue avec le lecteur qui se laisse peu à peu séduire.
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Marc Riboud, 50 ans de photographie

Ce livre contient une sélection des meilleurs clichés de Marc RIBOUD en noir et blanc. Ils sont mélangés, sans ordre chronologique, sans lien géographique. Les légendes sous formes de vignettes se situent à la fin de l'ouvrage, ce qui permet de "voir" les photos seules.

Certaines photographies constituent à elles seules des témoignages uniques d'un passé pas si lointain.
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1 2.. 3... image

Quatre seins de statues cambodgiennes, cinq téléphones chinois, dix parapluies indiens, douze lutteurs iraniens, treize tasses à thé chinoises… et des centaines de grands et de petits photographiés avec tendresse.



Dès 5 ans.



Sélectionné pour nos "Coups de cœur Jeunesse 2013".
Lien : http://www.universcience.fr/..
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I comme Image

Joli livre de photo présenté sur la forme d’un ABCDaire. Les photographies nous font rire, sourire ou nous révoltent. Les émotions affluent tendresse, douceur, colère : tout est là.

Une belle manière de redécouvrir les photographies du tellement talentueux Marc Riboud avec une jolie et douce préface de Catherine Chaine qui est aussi sa femme. Le livre semble d’ailleurs personnel.

Il permet de dialoguer avec les plus jeune, de leur faire découvrir la photo de manière ludique. Mais il sera apprécié à tous les âges.

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Jane Evelyn Atwood

Jane Evelyn Atwood, c'est être au milieu d'êtres que la société voudrait que l'on ne soit pas. C'est montrer ce que l'on ne souhaite pas voir ou que l'on évite.

Il y a du voyeurisme, de la douleur, de la tristesse, de la compassion et beaucoup d'humanité au bout du compte.

Il faut regarder les choses telles qu'elles sont et non telles qu'on voudrait qu'elles soient.

La photographie a cet étrange pouvoir de vous envoyer "tout à la gueule" quand on ressent la sincérité, la rage et l'authenticité du photographe - ce faiseur d'images.
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J'aime avoir peur avec toi

Comment réagir face à l'annonce du handicap de son enfant? Comment réagir quand on apprend que sa fille sera trisomique? Témoignage touchant de cette mère qui, loin des bons sentiments, nous fait part de son impossibilité à l'accepter et peut même avoir des paroles très dures à l'égard de son enfant.

Avec le temps, elle apprendra à l'aimer.
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Bleurk, l'enquiquineur de l'espace

▋"Bleurk, l'enquiquineur de l'espace" est un très bon roman jeunesse dans lequel l'auteur nous conduit chez les extraterrestres... Et particulièrement chez Bleurk, jeune casse-cou au bon fond. Lu il y a quelques années déjà, je me souviens avoir apprécié le travail de Bruce Coville sur les enjeux du texte. En effet, ce dernier souhaite transmettre au lecteur le respect, la compassion, la différence, et l'importance d'apprendre à connaitre ceux qui l'entourent... Une agréable lecture jeunesse qui vous attend si votre âme d'enfant vous y conduit! ▋
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