Pourtant, au chapitre des choses illégales, il avait fait bien pire dans sa vie. S’il avait honte, c’était que, chaque fois qu’il mettait les pieds à l’extérieur de la réserve, et, Dieu merci, c’était rare, il se sentait comme quelqu’un qui se pointe au beau milieu d’une fête sans y avoir été invité. Un intrus parmi les convives. Loin de chez lui et de tout ce qu’il connaissait, Joe n’existait plus ; il n’avait plus de statut, il était pire qu’un étranger, pire qu’un sans-papiers. Et devant les flics, c’était encore plus évident.