Catherine Lemesle

Chaque matin, je m’attendais à ce que la force de mes sentiments se soit envolée pendant la nuit. Je me disais qu’un jour, je n’aurais plus le cœur gonflé d’amour pour cet homme. Que c’était déjà une chance inouïe que d’avoir vécu une folle passion, éprouvé un tel amour, d’avoir trouvé mon âme-soeur. J’aurais accepté de ne plus rien ressentir, reconnaissante d’avoir été l’héroïne d’une romance durant une longue période de ma vie. Je me doutais que les étoiles dans mes yeux ne brilleraient pas éternellement. Elles s’attardaient pourtant.
Le soleil brillera encore aujourd’hui, quels que soient les malheurs de la journée et la météo, me dis-je en tirant les rideaux.

Son pénis m’apparut énorme. Il est vrai que c’était la première fois que je contemplais un sexe masculin.
Avec une attention intense, je découvrais ce fameux objet des conversations nocturnes. Je savais que mon corps impatient allait exploser. Que j’aurais mal. C’était le prix à payer pour une jouissance explosive.

J’ai toujours rêvé de devenir écrivain. Enfant, je passais mes journées dans la bibliothèque de la maison familiale. Mes soirées aussi. Si bien que, lasse de devoir me porter tous les soirs jusqu’à ma chambre quand je m’endormais sur mes lectures, ma chère maman avait fini par installer mon lit dans la pièce.

On se débarrasse de notre putain de virginité avec un bel inconnu. Après, on sera libre. Moi, j’épouse un homme riche et toi, tu deviens écrivain.

Ce n’était qu’un vieil homme qui récoltait ce qu’il avait semé auprès de son unique enfant : l’indifférence.

Lorsqu’il me pénétra le plaisir surpassa la douleur. Puis il s’écroula en poussant un cri puissant.