Catherine Mory

Voici, par exemple, une fable d'Ésope : "Vieillard et la Mort"
un jour, un Vieillard,
ayant coupé du bois et
le portant sur son dos,
avait fait une longue route.
Épuisé par la marche,
il déposa son fardeau et
appela la mort pour en
finir. La mort parut et
lui demanda pourquoi
il l'appelait. Pris d'une
peur soudaine, le vieillard
répondit : "Pour que tu
soulèves mon fardeau !"

Cette fable montre que tout homme est attaché a la vie, même s'il est malheureux.

Et voici la version qu'en a tirée La Fontaine : "La Mort et le Bûcheron"
Un pauvre Bûcheron tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans
Gémissant et courbé marchait à pas pesants,
Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée.
Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,
Il met bas son fagot, il songe à son malheur.
Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde ?
Point de pain quelquefois, et jamais de repos.
Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts,
Le créancier, et la corvée
Lui font d'un malheureux la peinture achevée.
Il appelle la mort, elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu'il faut faire
C'est, dit-il, afin de m'aider
A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère.
Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d'où nous sommes.
Plutôt souffrir que mourir,
C'est la devise des hommes.