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Critiques de Catherine Puget (2)
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Musée de Pont-Aven Seguin

Armand Seguin (1869-1903)



Il me plaît de parler de ce garçon car qui en parle aujourd'hui . le temps s'exerce bizzaroïde car le nom de famille est connu dans l'Histoire de France et lui du même coup l'aurait enterré ? ben non justement, et je vais essayer de le montrer. S'il n'était pas associé pas à l'Ecole de Pont-Aven, il est probable que je ne serais pas ici pour en parler déjà ! Heureusement que l'aura que connaît l'Ecole exerce un effet loupe sur lui, et qu'à ce titre il eut les honneurs de la cité des peintres par une manifestation qui a eu lieu du 25 juin au 10 octobre 1989. C'est-à-dire qu'elle s'est ébrouée tout un été dans ce sanctuaire artistique du Finistère-sud breton qui rayonne aujourd'hui comme un phare, grâce en particulier à l'apport de nouvelles collections et à l'initiative de l'équipe en place qui n'a eu de cesse de faire connaître au monde les peintres de Pont-Aven. Plus je vais, plus je pense que cette aventure fut grandiose, c'est même incroyable que la chance a voulu que se réunissent là tant de talents autour de la croisée des deux siècles passés ; j'ai une douzaine de noms comme ça que je pourrais avancer tout de suite ici ! Et donc cette expo qui contribue à montrer son rayonnement à travers l'un des leurs ! Bientôt 34 ans déjà, l'âge d'Armand Seguin quand il est mort ! Ca vaut bien une messe de rappel !



J'ai en main le catalogue de l'exposition de 1989 au musée de Pont-Aven dirigé par l'obligée conservatrice Catherine Puget. Elle attire notre attention sur sa jeunesse : "il était le plus jeune du groupe et sa facture oscillait entre une vision réaliste et un symbolisme intellectuel. Emule de Gauguin, il donne l'impression d'un artiste doué qui n'a pas pu s'épanouir ni donner toute sa mesure ; il a ce côté attachant d'enfant perdu dont les débuts prometteurs n'ont pas eu de lendemains entrevus. Elle nous remonte un mot de Maurice Denis à son sujet : " Il n'a pas eu le temps, ni la force de manifester la délicatesse de son goût , son ingéniosité, et tous les dons précieux que nous lui connaissions" ".



Petite remarque d'entrée, près d'un siècle après, si Catherine Puget éprouve le besoin de faire une expo de son oeuvre, c'est qu'il n'a pas si mal que ça résisté à ses craintes d'y voir un talent fondé sur des promesses. En examinant la collection, je suis plutôt surpris du contraire : que Seguin très jeune avait déjà le talent cohérent avec quelques variantes inévitables. Il me paraît armé très jeune pour réaliser son ambition de peintre, car c'est le graveur qui va s'exprimer en premier, mais tout est là : le symbole, le synthétisme, le cloisonnisme, la chromatique qui perce déjà l'écran à travers quelques toiles, l'art génial de son trait, de sa ligne. Il se familiarise à l'estampe .. Il a qui plus est une vraie réflexion sur l'esthétique notée dans son journal qu'on ne retrouvera qu'aux deux-tiers, faute d'éditeur.



Le paradoxe de sa vie, âme bien née, de père aisé, puis orphelin.. On sait peu de choses sur sa vie à vrai dire : son oeuvre témoigne de ses souffrances, il y projète toutes ses forces. il va être poursuivi par des problèmes de santé et l'obsession de l'argent dont il fut démuni dans sa carrière. Il connaîtra une vie de bohème, mettra à contribution ses talents d'illustrateur pour subvenir à ses besoins, mais ce n'est pas ça qu'il veut, il veut peintre. Gauguin son aîné et son maître fera trois séjours dans la région, c'est dire que pendant ses absences, il perd pied un peu, se fragilise et terminera sa vie dans la quasi-misère secouru par Sérusier à Chateauneuf-du-Faou. Mais un talent intact cueilli par le triste sort. Gauguin l'aura initié aux techniques de la couleur avec la loi des dérivés.. Enorme sensibilité chez ce peintre !



Gauguin dira de lui en 1895 : " il aura - ne l'a-t-il déjà ? - sa place dans l'histoire artistique de notre temps. On se souviendra de lui quand on aura oublié les prétentieuses injures et les remontrances puériles"







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Émile Jourdan

Émile Jourdan, je ne résiste pas au plaisir de présenter ce livre, un des rares, sauf erreur, consacré au peintre breton qui comprend une iconographie intéressante de son oeuvre et qui permet de se faire une idée de la richesse de la palette de ce paysagiste côtier résolument moderne et coloriste. Ne cherchez pas, ce livré édité par un musée qui n'existe plus et qui a fait peau neuve a vendu ses stocks.



L'audace chromatique d'Emile Jourdan fut repérée par Gauguin. Je n'ai lu que des éloges à ce propos malgré une entrée en relation entre les deux artistes quelque peu rocailleuse. Le Breton était un des rares à avoir les faveurs de Gauguin, ils devinrent amis.



Ce livre d'exposition parcourt l'oeuvre du peintre et montre son évolution artistique. Formé solidement à Paris, il va trouver son style dans les années 1890. Sa recherche ne variera guère dès lors : c'est le propre des grands maîtres de se faire une signature , ici elle est tellement aboutie qu' elle fera son bonheur ; des études sérielles viendront affermir sa vocation.



Je disais que les livres sont rares dédiés à son talent immense. Il a tout compris de la peinture moderne, mais il avait une forte tête un peu comme Verdhilan et s'est demandé dans un premier temps à quoi servaient les expos et l'aspect mise en valeur du personnage : la gloire ne serait pas venue contrarier son dessein, il ne mangeait pas de ce pain la. En général, ceux qui disent cela, sont des peintres qui n'ont pas de souci matériel, mais lui non. Il a été envoyé à bonne école à Paris et a vécu une enfance plutôt heureuse, mais retrouvant sa Bretagne natale il a opté pour une vie de wagabond et sûr de son fait artiste pensait qu'il s'en sortirait. le doute ne l'habitait pas, et dans cette Bretagne bretonnante d'avant Grande Guerre, malgré tout sévère socialement, il y avait toujours une bonne soupe qui l' attendait quelque part. Il comptait beaucoup d'amis !



Il est né à Vannes notre ami Émile Jourdan dans un milieu aisé, il finira sa vie a l'hospice de Quimperlé. Pas besoin de faire un dessein pour décrire l'ambiance « nécessiteuse ». de ce lieu de triste mémoire. Rien qu' avec l'alcoolisme et la pauvreté du pays, l'enseigne ne chômait pas. La bibine aura précipité sa chute du brave Emile .vivant dans une pauvreté certaine quand une de ses dernieres amies mécène cessera toute collaboration à cause de l'hermétisme du peintre à toute idée de commande. Ce fut aussi bête que ça !..



Ah cet escalier massif qui monte au grenier de la ferme pour recevoir le bon grain de la moisson dont l’activité se révèle champêtre et rude au premier plan. Plus prosaïquement aujourd’hui tout cela se projette telles des ombres crépusculaires vers des destinations inconnues à bord de gros machins qui défoncent les routes

(Couverture du livre d’expo : « Le battage au fléau « . Le vert est l’ami du violet, fait alliance avec le rouge et flatte l’orangé, calîne le jaune dont il est issu (Armand Seguin)



Son oeuvre n'aura pas pris une ride : elle est là immortelle et doit beaucoup à la personnalité de son auteur ! Il compte parmi mes peintres modernes bretons préférés et je pense même pouvoir faire l' économie de « bretons » en le disant.











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