AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de lianne


Des corps.
Nul ne peut pister un fantôme pendant l’heure de pointe.
Un train bondé. Une station grouillante de monde. Des gens qui se tiennent épaule contre épaule, des peaux qui se frôlent, des souffles qui se mélangent. Nous respirons la transpiration des aisselles du grand type à côté de nous et écrasons les pieds de la vieille dame avec nos bottes.
Je
(qui que soit « je »)
pris le métro d’ici jusque là-bas, surfant sur le pouls de parfaits inconnus.
[...]
Je me glissai de peau en peau, une secousse, un frisson, un ralentissement, une accélération, le train qui tangue, un pied qui marche sur celui de quelqu’un d’autre, je suis
un enfant en uniforme scolaire,
un vieil homme plié en deux sur sa canne.
Je saigne dans le corps d’une femme au premier jour de ses règles,
j’ai affreusement mal à la plante de mes pieds de maçon fatigué.
J’ai soif d’alcool, alors même que mon nez est rouge et boursouflé d’en avoir déjà trop abusé.
Les portes s’ouvrent, et je suis de nouveau jeune et belle, vêtue d’une robe d’été trop légère pour la saison, et j’espère que ma chair de poule ne gâchera pas l’image glamour que je tente de créer.
J’ai faim
maintenant je suis rassasiée,
assis près de la fenêtre, j’ai désespérément besoin de faire pipi
sur un strapontin près de la porte, je mange des chips.
Je porte de la soie.
Je porte du synthétique.
Je desserre ma cravate.
Mes chaussures en cuir me font mal aux pieds.
Mon mouvement est constant, mes peaux sont stationnaires. Il suffit du contact d’une main dans ce train à l’heure de pointe et
je suis tout le monde.
Je ne suis personne.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}