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Citation de CecileAmaCourtois


Il n’y a rien de plus grisant que la vitesse, songeait Edoran en dévalant la pente herbeuse. Rien de plus grisant que marteler le sol au rythme effréné de pattes puissantes, au rythme fou d’un cœur qui cogne, au rythme enivrant d’un souffle qui vide et emplit les poumons par saccades. Et nul n’était plus rapide que lui. Les reflets argentés de sa fourrure châtaine projetaient des éclats de lumière mouvante dans les ombres grisées de l’aube. Ses poursuivants le talonnaient, mais lui jouissait à plein de la fièvre qui l’enflammait généralement dans ces moments-là.
Puis soudain, il fut là 
L’odeur de sa peur était si forte qu’elle en devenait provocante. Il se tenait immobile, tremblant, suant, suffocant, à la limite de ses forces. Dans ses yeux, Edoran put voir que la terreur n’avait pourtant pas encore cédé sa place à la résignation. C’était cet instant que le lycante préférait, quand il se savait vainqueur, mais que sa proie ne l’avait toujours pas compris.
Pour un peu, il aurait ralenti afin de prolonger cet état de grâce, toutefois il entendait déjà les autres arriver. Il n’était pas question que l’un de ces jeunes loups lui ravisse son trophée au dernier moment. Alors, d’un puissant coup de reins, Edoran se propulsa vers l’avant et fulgura sur sa proie comme un éclair de feu.
Brûlant, vif, mortel !

Quand ses amis et compagnons approchèrent, grondants et à bout de souffle, l’orignal était à terre, proprement égorgé, et le prince Edoran trônait au-dessus de sa prise, le regard pétillant et la langue pendante sur un rictus joyeux. Encore une fois, il avait su leur montrer qui était le plus fort.
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