Les livres étaient mes trésors, plus précieux que des rubis. Je les choisissais dans la bibliothèque de l'hôtel, classique mais fournie. Je les traitais avec délicatesse, les ouvrais sans faire de pli sur la tranche et refusais d'y laisser la moindre trace de mon passage. J'accumulais dans d'épais cahiers lignés que papa avait récupérés Dieu - sait - où les citations qui me plaisaient, les mots qui m'emportaient, et des listes de romans à découvrir.