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Citation de migdal


Plus tard, quand, adulte et devenue historienne, je ferai mes recherches pour comprendre ce qu'il en a été, j'apprendrai que cet onde avait été une connaissance d'Otto Abetz, l'ambassadeur à Paris du Reich (prononcé par la tribu « Rèche »). Il était aussi un proche de Jean Luchaire, qui dirigeait la puissante Corporation nationale de la presse. Bien qu'il ait été au départ « socialiste », l'oncle journaliste, efficace et discret, avait contribué à influencer l'opinion publique française, en instillant les visées des nouveaux maîtres, dosant l'antisémitisme en fonction du support auquel il collaborait. De son « grand journal » aux hebdomadaires Gringoire et Je suis partout, en passant par la version française du magazine Signal, l'éventail était large. Mieux encore, il était devenu patron de presse. À la mi-juin 1940, dans un Paris occupé et désert, l'oncle avait saisi sa chance. Les « autorités allemandes » l'avaient nommé directeur de la rédaction du « grand journal », en remplacement de Lazareff, contraint à l'exil.
(…)
Le « grand journal » était resté populaire. Gaston n'avait pas oublié d'où il venait. De toute façon, dans le qualificatif « national-socialiste », il y avait bien le mot « socialiste », non ? En somme, lui, le fervent républicain, avait glissé. Après tout, Lavai lui aussi avait commencé à la SFIO.

Oui, grâce à ses réseaux, le grand journal avait réparu très vite. L'agence d'information était allemande, et alors ? Il y avait toujours moyen de s'entendre avec la censure. Si les autres journaux étaient vendus avec des « blancs », parfois même des articles vides au beau milieu de la page, ils n'avaient à s'en prendre qu'à eux-mêmes. Gaston avait tout déjoué. La censure. Le papier. La distribution.
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