Fred était parfaitement calme. J’étais sûr qu’il n’était même pas vraiment en colère. Il semblait seulement profondément triste. Les yeux humides et le regard baissé, il ployait sous la fatalité.
— Elle aurait bien fini par le découvrir, non ?
— Peut-être bien, mais c’était à moi de choisir quand et comment elle l’apprendrait.
— Tu veux que je demande à Pepsi de lui parler ?
— Mouais, j’imagine que ça changera pas grand-chose.
— Tu ne le sauras jamais si tu essaies pas…
Je commençais à vraiment apprécier le môme. Il était sans doute le plus poissard du monde, mais ça le rendait d’autant plus attachant. J’étais certain qu’avec un peu de temps, j’arriverais à le faire sortir de sa léthargie. Je n’arrivais même pas à lui en vouloir d’être toujours aussi négatif.