La démence représente le côté obscur de la liberté. C'est assez terrifiant je sais mais c'est comme la forme la plus absolue de la liberté parce que tu n'es plus tenu de respecter les codes sociaux, ni la morale. Tu vois, plus de conscience du bien ou du mal alors tu peux faire absolument tout ce que tu veux.
Peu importe le lieu, cette fille me possède physiquement. Ça m'embête d'ailleurs ce pouvoir qu'elle a de pouvoir m'échauffer en un regard. Il faut que je me protège moralement, ne pas la laisser rentrer dans ma tête. Ne pas m'émouvoir quand elle jette ses grands yeux verts sur moi. Ne pas m'attendrir quand je l'entends rire.
Comme chaque jour de la semaine, il y a une queue interminable jusque dehors dans cette administration de malheur. J'observe les gens, imagine leur malheur. Personne n'est heureux dans cette vie de merde, ça se voit à leur tête de déterré, leurs traits tirés.
C'est un peu flippant un lycée sans élève, heureusement qu'il fait nuit tard sinon ça aurait été un décor parfait pour un film d'horreur.
C'est mon exutoire, mettre des mots sur ma haine, sur ma rage, sur mes doutes pour mieux pouvoir les appréhender et les combattre.
C'est l'argument le plus sexiste de tous les temps! C'est une question de mœurs, de tradition amoureuse, c'est tout. Un peu comme le paon qui fait la roue pour se trouver une femelle. Ou comme la fille qui va rigoler à tes blagues vaseuses pas drôles du tout.., c'est le jeu de la séduction!
Le hic, ce sont plutôt les élèves qui se croient les maîtres du monde grâce aux euros de leurs parents. Nous sommes tous départagés en catégories non négociables: les populaires, les pseudo-racailles, les sportifs, les geeks, les goths et les insignifiants.
Il est très beau, et il le sait. Ce qui le rend arrogant, irrespectueux et imbuvable.
Je cours dehors, accueillant avec plaisir l’air frais. Je continue de courir jusqu’à atteindre le parcours sportif. Je saute pour attraper un barreau et me balance violemment. L’effort physique calme mes bras, mes jambes. Je continue de longues minutes. Le ciel et la terre se mélangent pour me remettre les idées en place, je commence à y voir plus clair. Je savais que ce séjour n’allait pas être une partie de plaisir, bien que je ne me considère pas comme un junky, mais je ne m’étais pas préparé à gérer la culpabilité.
La sophrologie est censée nous aider à nous sentir mieux, à gérer notre anxiété etc. J’imagine que l’effet doit être efficace lorsqu’on se plonge à fond dans notre intérieur en se laissant guider par la voix apaisante de Sophie, la prof. Cependant, je n’étais pas parvenu à aller plus loin que le stade de la respiration.
Ensuite, mon cerveau avait repensé à cette soirée étrange que j’avais passé dans la chambre de la bohémienne. Je l’ai surnommée comme ça car elle me fait penser à une Esmeralda moderne et brisée.