Ce soir, j’ai envie de faire plaisir aux enfants : je leur presse des oranges. Ils sont heureux et j’aime les voir ainsi, passer du temps avec eux. Sauf que du temps, j’en manque tout le temps. Nous sommes nombreux à vivre ainsi. À courir du matin au soir. À remplir les journées par la gestion du quotidien, les déplacements, le travail, les sorties, la vie de famille. Pas une miette de temps mort, pas de place à la rêverie, plus de temps pour soi. Je fonctionne en on/off, je m’active tant et bien jusqu’à m’écrouler le soir dans mon lit. Et rebelote le lendemain et les jours suivants.
Cela fait quelques mois que je suis fatiguée, l’été n’y a rien changé. Je me lève fatiguée. Et maintenant, j’ai vraiment trop mal aux mains et aux bras.
Au travail, je ris avec mes collègues de mes bras Playmobil. Je suis vraiment une petite nature pour être handicapée juste après avoir pressé des oranges.