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Citation de llyza


Mon cerveau grille quelques neurones. Il vient de saisir mon menton entre son pouce et l’index, pour m’obliger à lever le visage vers lui.

— Ouvre la bouche, Charlie, m’ordonne Logan d’une étrange voix douce.

— Si c’est pour me rouler une pelle, c’est sympa de demander avant.

Je fais la maligne mais mon cœur, lui, ne suit pas les règles ; il bat si vite dans ma poitrine que j’ai le sentiment de démarrer une autre crise de panique. C’est pourtant facile de deviner qu’il ne souhaite que vérifier mon haleine. Pour quelle autre raison se pencherait-il sur moi que celle de s’assurer que je n’ai pas fumé… ? La pression de ses doigts s’accentue. Juste par curiosité, j’obtempère, mais lorsqu’il devient dangereusement proche, je perds la tête. C’est immédiat, radical et au fond, très prévisible : je m’oublie. Je m’évade dans l’eau grise de ses yeux, dans son souffle sur mes lèvres, dans le contact m’emprisonnant encore la mâchoire. Il existe des secondes qui parviennent à durer plus longtemps que des heures. Vous êtes là, puis, l’instant suivant, vous avez traversé le miroir pour atterrir dans cette autre dimension où le temps s’écoule différemment, peut-être même dans le sens inverse. Je l’embrasse ; ma bouche est sur la sienne. Je crois que l’univers entier se fige, pétrifié par l’audace de mon acte, et moi également, à vrai dire, parce que je suis la première surprise. Je le veux tellement. La lumière aveuglante de cette pensée m’éclate la raison comme une boule de bowling renversant un misérable jeu de quilles déjà branlant.
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