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« Les 7 péchés capitaux » Il s'agit d'une projet littéraire original des éditions du Cerf autour des 7 péchés capitaux : la gourmandise, la luxure, l'orgueil, l'envie, la paresse, l'avarice, la colère…Pourquoi les 7 péchés ? Parce qu'ils ne relèvent pas de la morale et nous parlent de nos existences, qu'ils hantent les arts, la littérature, la philo, la psychologie, la sociologie. 7 auteurs ont accepté et relevé le défi d'écrire chacun un texte de 130 pages en traitement libre (roman, récit, essais) en s'emparant à leur guise d'un des 7 péchés. Cela donne une aventure inédite, un projet collectif stimulant, mais aussi un projet personnel et totalement incarné à la fois.

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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Dinan, le 4 mars 1978.

Mon Père,

1. C'est poussé par un très ancien souci de reconnaissance à l'égard de sainte Thérèse de Lisieux que je vous adresse ces lignes.
J'ai hésité durant de longues années à formuler ce témoignage pensant qu'il était préférable de rester silencieux et de ne pas considérer mon cas comme exceptionnel.
Et cependant, aujourd'hui, à 86 ans, après une vie semée de grandes épreuves, je suis pratiquement seul et je viens de sortir de l'hôpital après un très grave accident et six mois de traitement. La mort que j'ai frôlée au cours de cette période m'a fait réfléchir et beaucoup prier dans mon lit.

2. Je suis un vieux soldat. 37 ans de services et engagé comme 2e classe en 1911. J'ai franchi tous les grades et fini général de brigade, après être passé par Saint-Cyr.
En 1914-1918, j'ai été blessé deux fois sérieusement (Marne et Verdun) puis j'ai fait le Maroc, etc. Mais j'ai conservé un souvenir extraordinaire de ma blessure de Verdun (Éparges) que je résume plus loin.
En 1914, à l'hôpital d'Alençon (après la Marne) j'ai connu des amis de la famille Martin celle de sœur Thérèse — ils m'avaient fait lire l'Histoire d'une âme. Il faut dire qu'aux armées à cette époque on parlait beaucoup de sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus.

3. Et voici le fait principal :
Le 25 avril 1915 à dix-sept heures à la sortie des tranchées pour une attaque violente, nous fûmes pris par un très violent tir d'artillerie lourde (205) allemande.
Après cinq minutes, j'avais les trois quarts de mes soldats écrasés. Je continuai néanmoins l'attaque avec le reste.
C'est alors que totalement désespéré, j'eus l'inspiration de prier sœur Thérèse de m'aider.
Au même instant, je tombais, percé de deux balles dont l'une me traversait de part en part !
Puis les tirs d'artillerie cessèrent. Je demeurais inerte et conscient au milieu des morts et des blessés.
À la nuit... par hasard, deux brancardiers me remarquèrent et me tirèrent à l'abri... C'était vraiment (sans exagération) miraculeux. Je fus évacué sur l'arrière et me guéris après plusieurs mois et retournai au front de nouveau.

Aujourd'hui, 63 ans après, je suis encore plus pénétré de cette extraordinaire scène. Jamais oubliée. Et comme, en 1978 il y a des gens qui veulent ou qui perdent la Foi, je me demande si mon témoignage ne pourrait pas s'ajouter à d'autres en reconnaissance et actions de grâces à Dieu. Je m'excuse pour cette longue lettre dont vous pouvez faire l'usage que vous jugerez bon.

Veuillez recevoir l'expression de mes sentiments très dévoués — merci !

GÉNÉRAL JEAN JOUBERT DES OUCHES,
commandeur de la Légion d'honneur.
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Le 28 octobre 1915.

Chère petite Aimée,

Je suis fort surpris de t'entendre parler comme tu le fais au sujet de Prussiens. Toi qui as du cœur. Certes ils ne sont pas tous bons il y en a qui sont de vrais bandits. Si tu voyais les maisons où ils passent, moi-même, tout en étant habitué, j'en frissonne d'horreur et le cœur me saigne en pensant aux pauvres ouvriers qui ne retrouveront rien de tout ce qui est leur unique avoir. Mais il y a des Français qui sont aussi lâches car ils finissent tout ce qui reste. Ne dis pas ces mauvais Allemands certes ce sont eux qui sont la cause de nos souffrances mais ils sont forcés par les chefs qui les contraignent à le faire. Mais les chefs du pouvoir ennemi eux oui sont maudits par leurs hommes et nous-mêmes.
Mais ces pauvres pères de famille, nous en avons fait prisonnier un l'autre jour qui a huit enfants en bas âge, ces adolescents de 17 ans que l'on envoie sur le champ de bataille, ces jeunes maris qui laissent une femme aimée au pays, ceux-là ne doivent pas s'appeler les maudits car ils ont coûté bien des larmes à leurs mères qui ont tant peiné pour les élever et qui ont coûté aussi cher que nous à mettre au monde. D'ailleurs le bon Dieu qui est bon ne les aime-t-il pas tous autant que nous ? Il ne nous a pas créés de race inférieure à l'autre et nous sommes tous aussi chers à son cœur. Aussi si par moments en voyant tout le mal qu'ils font je me révolte publiquement, j'entends aussitôt une voix intérieure qui me dit : « fais le bien pour le mal, sois meilleur qu'eux » et je reprends mes sentiments naturels et je les plains en pensant aux responsabilités qu'ils auront plus tard. Si je fais la guerre, je veux la faire honnêtement et sans ressentiments. Si je me bats, c'est pour ne pas laisser égorger mes frères, pour les aider puisqu'on nous attaque. Je le fais de grand cœur et le plus simplement du monde cherchant à m'effacer le plus possible sans jamais me dérober à aucune difficulté. D'ailleurs, mes chefs ont dû le remarquer, c'est pour cela qu'ils m'ont choisi pour les missions excessivement graves et ont l'air d'avoir une certaine confiance en moi, j'en suis touché, mais n'en tire aucune vanité puisque c'est mon Devoir. Ne hais pas les Boches, prie pour eux.

LE DENEN.
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Le 3 juillet 1916, je circulais dans les tranchées, quand une grenade, heurtant le sol, fit explosion et me causa quatorze blessures, sur lesquelles cinq auraient dû être mortelles. On accourut à mon secours, et, me sentant sérieusement touché, je jetai du fond de mon âme ce suprême appel à ma sainte si aimée : « Sœur Thérèse, c'est le moment de montrer que vous veillez sur moi ! » Et des invocations semblables furent durant plusieurs jours ma seule prière.
Transporté à l'hôpital en auto-ambulance, on m'y opéra le lendemain ; mon état était très grave, et quand au bout de quatre jours le médecin-chef me déclara hors de danger, il me laissa bien entendre que « mon cas avait été fameux » ! En tout cela, comme dans la suite de ma convalescence, j'ai reconnu la douce main de sœur Thérèse, aussi je lui offre avec joie ma croix de guerre et ma médaille militaire. Lorsqu'on me remit ces décorations, je pensai intérieurement : « C'est ma petite sainte toute seule qui les a méritées ». Qu'il plaise maintenant à Dieu de la placer au plus tôt sur les autels, en attendant que la France élève un monument national de reconnaissance à celle qui a tant fait pour ses défenseurs.

HENRI SÉVELLEC,
caporal-mitrailleur,
88e territorial.
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Aux Armées, le 9 juillet 1916.

Chère Protectrice,

Ayant toujours eu recours à vous vous ne m'avez jamais abandonné même dans les moments les plus critiques, et par votre protection, je me suis déjà tiré quatre fois de cet horrible enfer, avec chaque fois une simple blessure.
Ceci n'a toujours fait qu'augmenter ma confiance en vous.
Je viens vous demander aujourd'hui de toujours m'accorder, à moi et à mes frères, comme par le passé, votre sainte protection, et de me réunir le plutôt possible par la fin de cette horrible guerre, à ma chère petite femme.
Je vous envoie chère Protectrice avec cette lettre ma photographie.
Sans cesser mes prières, je vous demande de toujours veiller sur nous, et j'attends la fin avec confiance.
Votre tout fidèle.

JULIEN EUDE,
sergent 119e régiment.
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