Chantal Alibert

Vingt ans après l'Inquisition, un soir de janvier 1264, trois moines dominicains et deux envoyés du roi de France, accompagnés de leur écuyer, sont contraints de passer la nuit dans un château fort des Corbières.

Quand j’ai vu le sujet de ce polar historique, je n’ai pas hésité une seconde. Et oui, je ne sais pas vous mais alors ces histoires de Cathares m’ont toujours passionnée, depuis l’adolescence ou peut-être avant… Je me souviens avoir dévoré des toas de livre sur le sujet, des romans historiques, des livres d’histoire, quelques polars aussi. J’ai encore des frissons en repensant à ce titre Le Bûcher de Montségur de Zoé Oldenbourg paru à la fin des année 80 et qui n’avait tellement emballée. J’ai lu tout de suite après les Brulés, son Histoire de la résistance cathare en Languedoc, au XIIIe siècle, à travers le destin d'une lignée de petits seigneurs du pays d'Ariège. Puis il y a eu d’Argile et de cendre… et la Pierre angulaire qui a reçu le prix fémina et Zoé Oldenbourg que l’on ne lit plus aujourd’hui. Mais il y a Mireille Calmel qui nous offre actuellement une saga cathare avec toutes sa fougue de conteuse hors pair. Et puis il y a ce petit polar dans une petite maison d’édition. Un petit polar qui a tout d’une grand. L’auteure c’est attaché à retranscrire parfaitement le contexte politique et religieux de ce 13e siècle dans ce sud-ouest qui reste marqué par la croisade des albigeois qui c’est fini en guerre de conquête tout bonnement, le Languedoc passant sous le joug du royaume français ?

Canso d'amor a pour cadre un château des Corbières après la tragédie cathare. On est en hiver et le temps semble s’être arrêter. Tout le monde est enfermé derrière l’enceinte de ce château. Avec brio l’auteur une propose donc un polar historique en huit clos. Et ce n’est pas sans nous rappeler un certain Umberto Ecco et Le nom de la Rose. Car à l’instar d’Ecco, Chantal Alibert fait preuve elle aussi d’une belle érudition et joue parfaitement avec dans ce roman policier qui saura plaire aux amateurs de suspense Cathare comme moi


Lien : https://collectifpolar.com/

Architecte et archéologue, Jean-Claude Golvin est un spécialiste de la reconstitution des villes antiques. A la retraite il se lance avec Quadratura dans sa première bande-dessinée. Si les décors sont très réussis, les personnages sont beaucoup moins aboutis. L'histoire, un peu tirée par les cheveux, reste intéressante.

Bienvenue à Narbonne... Chantal Alibert, enseignante en histoire et histoire de l’art, et autrice narbonnaise, s'associe à Jean-Claude Golvin, architecte, archéologue et ancien chercheur au CNRS. Je l'ai surtout découvert grâce à son travail sur l'Égypte antique qui a inspiré les décors du superbe, et très réaliste, Assassin’s Creed Origins. Étant devenue récemment narbonnaise, je ne pouvais que me laisser tenter par cet album.



L'intrigue se déroule au IIIe siècle, en partie dans la première capitale de la Gaule (Narbonne, si comme moi vous l'ignoriez) et en partie dans la ville éternelle (Rome). En Italie, une mystérieuse organisation, la Lupa Nigra, tente d'assassiner le cruel empereur Caracalla. Leur première victime est Pyrame d’Alexandrie, détenteur d'un papyrus secret. Peu après, sa fille, Tulia, sera enlevée à Narbonne et livrée à une secte d'adorateur de Seth (Dieu de la violence). Deux proches de Pyrame : Caius et Lucius vont tenter de percer ces nombreux secrets et de sauver la jeune fille.



D'un point de vue historique, la BD tient ses promesses et se dote d'un cahier pédagogique très pertinent. Le scénario remplit toutes les cases d'une intrigue sur cette époque : dieux égyptiens, mystérieux papyrus, riches romains décadents, tueries, trahisons et enquête. Ce qui n'en fait pas non plus l'album le plus original, mais il est tout à fait adapté aux amateurs du genre. Quant aux dessins, si les décors sont beaux, minutieux et très réussis (voir les extraits), les personnages m'ont réellement décontenancée. J'ai l'impression que les visages sont restés au stade de brouillon. C'est vraiment dommage et surprenant. C'est donc une lecture en demi-teinte. À voir pour la suite...
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