II faut vivre, Lesbie, et nous aimer toujours. Tous les propos jaloux sont propos de vieillards ! Moque-t-en, et dis-toi qu'ils arrivent bien tard !
Vois ces soleils mourant et renaissant toujours... Pour nous, nous aurons joui d'une lumière brève : Une nuit nous attend, un lourd sommeil sans rêve...
Donne ta lèvre alors, mille et mille et cent fois!
Je veux mille baisers; j'ai tant envie de toi!
Je veux mille baisers, et c'est insuffisant...
Baise-moi donc, Lesbie, à embrouiller les comptes,
Que l'envie à l'affût ne puisse méchamment
De ces flots de baisers débrouiller l'addition !
CATULLE, Poème V