Chantal Valois

Les choix que tu feras te guideront, toi et ceux qui t’entourent, vers une vie meilleure, vers celle à laquelle tu aspires. Écoute ton cœur et crois en l’amour des tiens. Même si personne ne souhaite qu’on oublie son anniversaire, cela peut arriver.

Il savait ce qu’il voulait dans la vie et ne souhaitait pas se voir détourné de ses objectifs par les misérables plaintes que formulaient la plupart de celles qu’il avait rencontrées.

Pour lui, faire entrer une femme dans sa vie signifiait se mettre des bâtons dans les roues. Et il avait encore des buts à atteindre. S’il paraissait parfois d’une quelconque dureté, mais jamais en compagnie de ses amis ou de sa famille, c’était dans le but de satisfaire une volonté précise, un but fixé d’avance. Toutefois, ce trait caractéristique ne l’empêchait pas de se montrer parfois tendre et très affectueux avec certaines femmes. Mais ça s’arrêtait là. Il ne voulait pas d’une relation durable et encore moins se marier, répétait-il à ceux qui osaient se mêler de sa vie amoureuse.

Le jeune Deslandes était bel homme, savait se montrer galant, généreux et protecteur envers les femmes. Il connaissait tous les secrets pour les satisfaire. Il s’en trouverait toujours une sur son perron pour vérifier ce qu’elle avait entendu dire par les autres ou pour renouveler son expérience. Elles le désiraient toutes, probablement Mona plus que les autres, remarqua-t-il pour lui-même, et il s’enorgueillissait de cette situation.

Malgré cela, il espérait bien que Mona ne lui en veuille pas trop. En dépit de ses prompts emportements, elle semblait oublier facilement et savait se montrer de fort agréable compagnie. La joliesse de son visage et ses attributs féminins généreux aidant, elle lui manquait.

La jeune Isabelle se disait souvent qu’elle ne désirait pas d’un tel mariage. Elle souhaitait ardemment épouser un homme bon et beau, qui l’aimerait tendrement et qu’elle adorerait en retour. Elle espérait une union de rêve, comme celle de sa sœur Marie-Sophie, même si elle n’ignorait pas que ce genre d’union s’avérait peu fréquent.

Délaissant ses pensées romantiques, elle poursuivit l’examen de la toile. Son regard s’attarda sur le jeune homme debout à côté d’Éléonore, son frère Guillaume. Il était le seul autre membre de sa fratrie de qui la jeune fille se sentait proche, et ce, malgré leur différence d’âge. En effet, un peu plus de six années les séparaient.

Du haut de ses dix-sept ans, qu’elle venait à peine de franchir à ce moment, la jeune fille souhaitait tant avoir auprès d’elle un homme à aimer et qui la chérirait tout autant. Si elle ne désirait pas n’importe qui comme mari, elle se savait plus impatiente que ses sœurs aînées, et il lui tardait de rencontrer l’amour.

Elle y songeait et l’avait maintes fois mentionné à sa mère. Cette dernière, loin de comprendre ce besoin d’amour qui l’habitait, lui assurait qu’elle était jolie, encore jeune et que, bientôt, plusieurs jeunes hommes attendraient en ligne pour elle. « De nos jours, plusieurs femmes ne prennent un époux qu’à vingt ans. Il viendra bien assez tôt, le temps de tes épousailles », lui répétait-elle. En lui caressant la joue, elle ajoutait parfois qu’elle ne se sentait pas si pressée de perdre sa chère Isabelle.

De toute façon, personne ne regrettera ma fuite. Ils en seront plutôt heureux. Je vois bien que ma famille ne m’aime plus. Après tout, ils ont tous ignoré mon anniversaire. Alors, j’ai préféré leur éviter de subir ma présence indésirable et demeurer seule.

De par sa bonne éducation, elle devait respect aux gens, et s’enfuir sans répondre aurait été impoli. La dame lui paraissait inoffensive, et même rassurante. Elle pourrait sans doute intercéder en sa faveur, afin d’excuser sa conduite...

Comme bien des femmes qui goûtent à la richesse, Mona ne voudrait quitter son époux pour rien au monde. Elle n’essaierait jamais d’obtenir plus. Guillaume, ayant constaté qu’il avait pu l’oublier dans les bras d’autres belles créatures qui avaient la chance de partager sa couche à l’occasion, pouvait se permettre de continuer d’apprécier ces petites nuits avec la belle de temps à autre. Il trouvait vraiment dommage, tout de même, que sa visite matinale ait été écourtée.

Malgré la quarantaine bien entamée, sa mère affichait encore une beauté qui faisait tourner bien des têtes. Elle-même, avec sa blondeur, malgré qu’on la dise très jolie, doutait qu’elle serait encore aussi belle à l’âge de sa chère mère.

D’une intelligence vive et déjà beau à neuf ans, une fois à l’âge adulte, ces atouts lui permettraient assurément, tout comme leur frère aîné l’était, de devenir la coqueluche de ces dames.