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Citation de Partemps


Callias se retira dans son cabinet pour parcourir les précieux documents qui lui arrivaient de la reine des cités sur tous les beaux, les oisifs et les fous qu’il y avait laissés. Sempronius se mit à rêver en considérant les riches reflets d’un soir de la Grèce sur la noble architecture du Pirée. La Grèce, le soir, Athènes, ont toujours été des sources poétiques chères aux faiseurs de romans depuis qu’Athènes existe, et depuis qu’elle a un nom. Sempronius était amoureux ; ceci implique un millier de fantaisies ; il était, de plus, malheureux, désappointé, bref, un amant sans espoir, — l’amant d’un rêve, — une passion de visionnaire, séparée des régions de l’espérance par des barrières infranchissables. Il était amoureux d’un être aussi idéal qu’un brillant habitant des nuées ; son amour était l’amour insensé d’un homme qui voudrait faire descendre Diane de la sphère où elle trône glorieusement sur le bord des cieux. Une prêtresse du grand autel d’Éphèse était aussi loin qu’une étoile de l’approche des mortels.

Pendant qu’il s’abandonnait à son imagination et qu’il flottait sur les rêves du poète et de l’amant, — rêves qui, par une loi inexplicable de notre nature, ont toujours une teinte de mélancolie, même dans leurs plus splendides rayonnements, et qui ne sont les plus délicieux des rêves que grâce à cette même mélancolie, — Callias, ayant lu ses lettres, reparut avec un air mêlé de plaisir et de peine.
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