Tout homme apporte en naissant une idée plus ou moins confuse de la beauté. Est-ce un pressentiment? est-ce quelque souvenir d’une vie antérieure?... Toujours est-il que, lorsqu’il nous arrive d’apercevoir la beauté dans ce monde, elle nous frappe à l’instant comme une forme donnée à nos rêves ; nous croyons, non pas la découvrir, mais la reconnaître. D’où nous vient cet avertissement secret? que s’est-il passé au fond de notre conscience, quand nous avons reconnu la beauté?... Au sein du réel nous est apparu l’idéal, qui en est l’essence. Dans ce qui est, nous pensons avoir vu ce qui doit être. La beauté humaine, emprisonnée dans une forme personnelle, a laissé transparaître un instant la beauté infinie, la beauté divine.