Huard s'est fait, nous l'avons dit, une existence toute de simplicité en dehors du monde qu'il abomine et qu'il fuit. Timide et quelque peu misanthrope il partage sa vie entre les voyages qu'il aime, la fréquentation de quelques rares amis qui savent apprécier son cœur et le travail auquel il attribue la plus large part de son temps. Huard a une faculté prodigieuse, un besoin absolument impérieux de travail. Il y satisfait sans autre but précis sans autre désir que de travailler, de traduire ce qu'il sent, ce qu'il voit, parce qu'il aime cela, parce qu'il a certaines choses à dire et aussi parce que sa douce misanthropie trouve que le travail est encore le seul moyen d'échapper à la vie
Tel l'homme, tel son art : le talent de Huard est sincère et sain. Toutes ses compositions d'une facture large, d'une inspiration aisée, dessinées avec une plume si libre, sentent la nature, la vérité : on se rend compte qu'il lui serait impossible de faire de chic comme tant d'autres qui bornent la vie aux murs de leur atelier l