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Citation de MercurialSprite


Elle allait par la cour, distribuant des fleurs aux dames, en leur disant que c’était pour l’enterrement de son père. Elle chantait des complaintes sur l’amour et sur la mort, ou bien des chansons sans aucune signification, comme si elle ne se souvenait plus de rien. Dans le parc d’Elseneur, il y avait un ruisseau par-dessus lequel se penchait un saule, qui y mirait son feuillage. Un jour, Ophélie échappa à la surveillance que l’on exerçait sur elle, et vint seule au bord du ruisseau. Elle avait tressé des guirlandes de marguerites et d’orties, de fleurs et d’herbes folles. Elle voulut grimper sur le saule pour accrocher ses guirlandes aux rameaux de l’arbre, mais la branche se rompit, précipitant dans l’onde la douce jeune fille, ses guirlandes, et toutes les fleurs qu’elle avait rassemblées. Tandis que sa robe flottante la maintenait encore quelques instants à la surface de l’eau, elle chantait un air désuet. Insensible à sa propre détresse, elle semblait une ondine, à l’aise dans son élément naturel. Mais il ne fallut pas longtemps pour que sa robe et son voile, alourdis par l’eau dont ils s’imprégnaient, ne l’entraînassent, elle et son chant mélodieux, vers une mort misérable, dans la vase et la fange.
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