AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de HoneyMoony


Gawain déposa la reine au sol. Elle tenait son ventre entre ses mains tremblantes. Du sang émeraude s'en écoulait et le flot ne cessait de grandir. Elle regarda le ciel et regretta déjà de ne pas voir le prochain coucher de soleil. Elle songea à ses fils et à son époux et son chagrin redoubla.

- Edwenn, murmura-t-elle d'une voix étouffée, appelez-moi Edwenn.

L'archer se redressa et demanda à l'humaine de les rejoindre.

La jeune femme s'agenouilla et lui attrapa la main avec douceur. Les larmes lui vinrent naturellement alors qu'elle admirait le visage parfait de la Faëry de Vert Bois. Une amie et une confidente, tout autant qu'Azenor. Elle avait encore sa chevelure éblouissante et la beauté de ses yeux verts. Mais Edwenn vit aussi toute la froideur se déposer sur ses traits, et la fraîcheur de sa main la fit tressaillir. La Faëry resserra ses doigts sur les siens et se laissa aller à un sommeil éternel.

Pendant quelques temps, l'Humaine la contempla.

Puis une chaleur surprenante pénétra sa main.

Dans ses veines et ses os, elle devint ardente, remontant son avant-bras et atteignant son épaule. Elle voulut dégager sa main, mais Enya la tenait fermement.

La brûlure vint jusqu'à sa gorge. Elle s'asphyxia, pétrifiée et décontenancée.

Luner voulut s'approcher, mais Gawain l'arrêta d'un bras.

Le visage de l'Humaine fut bientôt enveloppé par le feu et elle ferma instinctivement les yeux. Il se propagea jusqu'à son ventre, dans les muscles de ses jambes, jusqu'au bout de ses pieds.

Un véritable tourbillon de sensations se donna à elle lorsque la chaleur atteignit son cœur.

Elle entendit le chant des oiseaux, le cri des bêtes au plus profond des plaines et elle comprit leur langage.

Les sons devinrent des mots, aussi clairs que la voix d'un Humain.

Les forêts se présentèrent, majestueuses et anciennes.

Très vite, elle connut leurs noms et leurs origines, leurs âmes et leurs caractères. Toutes différentes et toutes pleines de secrets. Les odeurs des plantes, de la terre et de l'eau se propagèrent dans son esprit. La nature et les bêtes lui semblèrent coutumières. Son esprit sillonna le continent de Féerie sans jamais se perdre. Elle explora les sous-bois et les jardins et tout s'offrit à elle.

Lorsqu'Enya lâcha enfin la main de l'Humaine, cette dernière fixait le ciel.

Son œil gauche était toujours mordoré, mais le droit était parsemé de pépites d'un vert coruscant.

Épuisée, elle retomba sur le côté, inconsciente : Enya était déjà partie pour les terres paisibles.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}