La totalité des rêves collectés par C. Beradt pourraient faire l'objet d'une enquête strictement analytique du côté de l'histoire individuelle du rêveur. Mais dans le cas de la situation totalitaire, ces rêves sont surdéterminés d'une autre manière. Car tous les mécanismes paranoïaques, autotyrannisants ou défensifs de la psyché humaine qui se déploient dans le monde du rêve, entrent cette fois-ci en contact avec des caractères délirants ou fictifs de l'extériorité sociale elle-même, dévoilant ainsi une affinité inédite entre les productions oniriques et cette extériorité. (extrait de la préface de Martine Leibovici, "Les fables politiques de Charlotte Beradt", p. 34)