Parfois, un travailleur social ne se rend pas compte que dans une culture donnée, un hochement de tête interprété par « oui » ou « non » peut signifier quelque chose de complètement différent. Un médiateur traduit cela.
De plus, nous avons de très bons soins de santé, mais le système n’est pas facilement accessible. De nombreux patients issus de groupes défavorisés ne comprennent pas bien les tenants et les aboutissants. Avec la permission du prestataire de soins, le médiateur prend ensuite le temps d’expliquer le système de santé aux besoins du patient.
Dans cet ordre d’idée, les acteurs interviewés ayant eu recours aux interprètes sont également attentifs aux relations entre groupes qui parlent une même langue. Plus exactement, ils s’assurent que le patient et l’interprète ne viennent pas de groupes que des raisons géopolitiques ou autres opposeraient : « On a eu une Tchétchène hospitalisée ici (...) et on a fait venir un traducteur russe. Pour les Tchétchènes, ils ont vraiment été, je ne vais pas dire massacrés, mais très mal-traités par la Russie, or elle ne parlait que russe. Et puis par hasard, on a un infirmier ici qui est russe, mais qui est ici depuis 20 ans et qui a pu dire : « Mais moi, je n’ai rien à voir avec tout ça », du coup elle a accepté que cet infirmier lui fasse la traduction. »