J'observe la nature. Même elle parle de moi. En forêt, je me compare à ces arbres sans feuilles, amincis par l'absence de leur sève. Leurs branches dénudées érigées vers le ciel, ils demeurent debout. Leur invincibilité semble inutile dans ce silence gelé. Comme eux, j'existe à bas bruit. Ce n'est pas le sentiment d'existence qui fait défaut. C'est son utilité. La survivance me fait croire à une invincibilité inutile qui s’égrène au fil des jours. Si je survis à ça, de quoi vais-je bien pouvoir mourir ?