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EAN : 9782702181720
252 pages
Calmann-Lévy (14/04/2021)
4.29/5   7 notes
Résumé :
"Je parle, je souris aux enfants, je les prends dans mes bras, j’écoute, mais je voudrais disparaître et me réveiller dans hier."

Un banal accident de la route et l’absurde surgit au coeur de l’existence de Charlotte.

C’est encore l’aube quand elle apprend la mort de son mari, l’amour de sa vie, le père de ses deux grands enfants. À travers la souffrance et la perte de sens s’ouvre alors pour cette femme le long chemin du deuil et de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Tu as mis du temps à accepter de poser tes yeux sur des mots susceptibles de faire écho à ton expérience, et la rencontre ne s'est pas toujours produite. Mais en ouvrant ce livre, tu as comme un pressentiment, peut-être parce que son esthétisme te touche déjà. Tu es sensible à ce jaune soleil, tout le contraire du noir, à l'harmonie des couleurs, à cette couverture qui respire le beau. Choisir la lumière pour parler du deuil, tu t'y glisse en confiance. Et tu te laisses envelopper par les mots de cette femme qui dit sans fard mais avec finesse, pudeur et délicatesse. Tu sais que ces sensations ne peuvent être partagées que par celles et ceux qui sont passés par des épreuves similaires, certaines scènes refont surgir ce qui était toujours tapi au plus profond de ton ventre, juste en sommeil, mais qui ne pourra jamais disparaître complètement. le lien qui se tisse entre ce texte et toi est viscéral. Il devient ami, frère, de la même façon que le raconte Charlotte Sagorin Colet de sa rencontre avec le livre de Joyce Carol Oates ; par une subtile alchimie qui mêle connaissance partagée et capacité à transformer les mots en courroie de transmission des sensations les plus indicibles. Faire l'expérience du deuil, c'est entrer dans l'inconnu, un royaume où le paradoxe est roi, difficilement accessible aux autres malgré toute leur compassion, leur amitié et leur volonté de bien faire. Un drôle d'endroit où la vie et la mort se côtoient et s'emmêlent, s'attirent, se parlent. Sous la plume de l'auteure, ce paradoxe prend corps, se déploie dans toute sa folie faite de douleur et d'incapacité à renoncer face à l'impérieuse nécessité d'avancer. Les maux affleurent, les mots tracent un chemin sinueux vers l'acceptation de l'esprit comme du corps, à leur rythme. Une lente transformation qui s'appuie sur le beau, l'amour commun pour l'art et la conscience que ce qui a été partagé demeurera inscrit dans sa chair. Tu lis cette phrase "Je ne fais pas mon deuil : c'est mon deuil qui me fait" et tu frissonnes, tu souris, tu voudrais remercier l'auteure de tomber si juste. Tu arrives à la fin, un peu à regret, tu aurais bien prolongé cette connivence, mais tu y reviendras, tu le sais. Ton oeil cherche l'auteur du superbe tableau qui illustre le bandeau de Une, et ton coeur se serre d'émotion lorsque tu découvres son nom, Laurent Colet, et que tu réalises à quel point les deux oeuvres se répondent, l'une enserrant l'autre, à jamais réunies. A défaut de sauver le monde, le beau peut au moins guérir les âmes et apaiser les corps. Merci d'y contribuer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Un banal accident de la route et l'absurde surgit au coeur de l'existence de Charlotte.
Avec pudeur, Charlotte nous raconte son parcours de deuil. de l'indicible moment où elle apprend l'accident, à la reconstruction en passant par l'espoir, le désespoir, le renoncement, la colère, l'acceptation, elle nous emmène en douceur sur son chemin de re-vie.
Le sujet est dur - et le parcours aussi - mais il est porté par une écriture douce et juste, sans pathos ni mièvrerie.
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Une lecture très poignante et émouvante, Charlotte nous raconte avec une grande pudeur un terrible bouleversement dans sa vie.

J'ai beaucoup de peine à trouver les mots justes pour vous donner envie de le lire ...

Le genre de livre qui passionne tant on est pris dans l'histoire racontée, mais qui bouleverse tout autant tellement le sujet est dur
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
... j'erre sur ce site de rencontres, cette secte moderne des célibataires qui vend de l'espoir en me déprimant. Je me demande ce que je fous là. Je me demande si c'est ça ma vie aujourd'hui : la misérable quête d'un bijou authentique dans un magasin chinois, une veille de Noël.
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Je sais. Je ne sais pas que je sais, mais je sais : ma gorge se serre, c’est maintenant. C’est maintenant que le pire s’annonce. Instinctivement, je rationalise, je m’interdis de dramatiser, je jette l’angoisse par-dessus bord. Elle revient comme un boomerang. La lumière orange du cadran annonce un message. J’écoute. Fred s’étonne. Laurent, on t’attendait sur le décor à six heures ce matin, j’espère que tu vas bien.
J’espère que tu vas bien. Lui aussi, il sait. Il n’ose pas savoir qu’il sait, mais il sait. Il sait que Laurent est toujours en avance, il sait qu’il préviendrait s’il ne s’était pas réveillé, il sait que Laurent se rend aux studios en scooter. Il sait et, en appelant, tente de conjurer le sort.
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J'observe la nature. Même elle parle de moi. En forêt, je me compare à ces arbres sans feuilles, amincis par l'absence de leur sève. Leurs branches dénudées érigées vers le ciel, ils demeurent debout. Leur invincibilité semble inutile dans ce silence gelé. Comme eux, j'existe à bas bruit. Ce n'est pas le sentiment d'existence qui fait défaut. C'est son utilité. La survivance me fait croire à une invincibilité inutile qui s’égrène au fil des jours. Si je survis à ça, de quoi vais-je bien pouvoir mourir ?
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J’écoute en hochant la tête, comme une élève qui ne comprend pas bien mais qui n’ose pas poser de questions. J’ai l’attitude de quelqu’un qui veut se faire tout petit, qui ne veut rien dire pour ne pas trop en savoir d’un coup, et qui, au fond, a l’espoir que tant que la réponse n’est pas donnée, le sort n’existe pas, comme si le mot pouvait créer une réalité irréversible. D’abord était le verbe… Pourtant, les mots s’envolent malgré moi, poussés par l’inquiétude. Une question qui n’a pas eu le temps d’être formulée, qui ressemble à celle d’une enfant : il y avait du sang… je veux dire, il a perdu du sang ?
Oui, madame. C’est un accident grave.
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Soyez près de lui, c’est ça le plus important, le reste, on s’en charge.
Leur ton est délicat, doux, presque amical. J’entends la compassion dans leur voix, l’inquiétude sincère. En remontant vers le couloir, j’ai la sensation qu’ils en savent plus qu’ils ne le disent, et leur empathie appuyée, bien qu’elle me touche, m’inquiète.
Ils sont restés toute la journée, tous les deux, dans un recoin du couloir de l’hôpital. Les jours qui ont suivi, le commissariat appelle régulièrement le service pour avoir des nouvelles de Laurent. Il m’a fallu plusieurs jours pour comprendre pourquoi.
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